Deux militants néonazis de 16 et 18 ans, soupçonnés d’être les auteurs d’inscriptions antisémites et nazies dans le sud de l’Alsace le 8 mai, ont été mis en examen pour « apologie de crimes contre l’humanité » et « provocation à la haine raciale ».
Les deux jeunes suspects, interpellés dimanche soir chez leurs parents à Mulhouse et Huningue (Haut-Rhin), ont été remis en liberté mardi à l’issue de leur garde à vue. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur de Mulhouse Hervé Robin.
Devant les enquêteurs, les deux hommes ont fait usage de leur « droit au silence », d’après le magistrat. Bertrand Muesser, le commandant de la police de Saint-Louis (Haut-Rhin) qui a mené l’enquête avait rapporté avoir trouvé chez eux « la parfaite panoplie des petits nazillons »: exemplaires de +Mein Kampf+, drapeaux à croix gammée ou celtique, T-shirts à la gloire de groupuscules nazis, avec slogans en allemand gothique.
Le plus jeune est élève dans un lycée agricole. Le plus âgé, tout juste majeur, sans emploi, aurait fondé un groupuscule cultivant la « mythologie nazie ». Les deux jeunes, inconnus de la justice, se fréquentaient « assidument » et auraient commis les faits ensemble. Ils ont d’ailleurs conservé des photos de leurs exploits, selon le policier.
WAFFEN SS
Les enquêteurs ont également établi que les deux jeunes hommes prenaient part à des « marches dans les Vosges en treillis et tenue militaire ».
Découvertes le 8 mai au matin, à quelques heures des cérémonies commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation de l’Allemagne nazie, les inscriptions « Juden Raus » (Les juifs dehors), des étoiles de David, ainsi que plusieurs symboles et sigles de la Waffen SS avaient été retrouvés à six endroits différents de Saint-Louis et Huningue, dont un lycée.
Une personne de confession juive avait également porté plainte, après avoir découvert sa camionnette couverte de ces mêmes graffitis. Le 20 avril dernier, un rassemblement néonazi avait réuni à Oltingue, également dans le Haut-Rhin, plus de deux cents personnes françaises et allemandes venues fêter clandestinement le 125e anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler.
AFP
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