Il suffit de prononcer seulement le nom de Jérusalem pour qu’une foultitude d’images s’interpose devant nos yeux. Jérusalem, son temple – le premier et le second – ses ruines et son mur des lamentations.
Jérusalem du Roi David, du Roi Salomon… Jérusalem, la glorieuse du temps d’une Israël unifiée. Jérusalem qui a vu la naissance et la mort des grandes personnalités de l’histoire… Qui est devenu le foyer des plus grandes religions…
Mais c’est aussi Jérusalem la humble, la légendaire, qui a abrité des frères dont la compassion l’un pour l’autre a fait de son sol, une terre bénite. Le Roi Salomon qui cherchait un lieu approprié pour bâtir le Temple, s’était, nous raconte-t-on, assis sous l’ombre d’un arbre le soir et s’était assoupi. Soudain au cœur de la nuit, un bruit le réveilla en sursaut. Il aperçut une silhouette : C’était un homme chargé de gerbes de blé. Salomon vit qu’il franchissait une barrière pour y déposer les gerbes de l’autre côté. Il répéta la même opération un bon nombre de fois. Le roi Salomon observa ce manège, convaincu qu’il ne pouvait s’agir que du propriétaire du champ d’à côté en train de s’emparer de la récolte de son voisin. « Demain, décida-t-il, je traduirai en justice ce sombre individu pour vol. » Quelle ne fut pas sa surprise lorsque à peine quelques instants plus tard, il entendit un autre bruit et aperçut une seconde silhouette qui se glissait dans la nuit, chargée également de gerbes de blé. Il avait l’impression d’assister à une répétition de la scène précédente sinon que cette fois, le vol semblait se dérouler dans le sens inverse. C’était, croyait-il, le voisin d’en face qui, cette fois, volait du blé du champ voisin. Furieux, le roi Salomon, résolut de traduire également cet individu en justice. « Quelle scène absurde, se disait-il, « des voisins qui se côtoient et se font sans doute des politesses le jour, mais se transforment la nuit en brigands, dépouillant l’un l’autre. N’est-ce pas là la cupidité humaine qui rend illusoire tout projet de fraternité ? »
Le lendemain, Salomon interpella les deux voleurs et les fit comparaître devant son trône de justice ; mais chacun à tour de rôle, de sorte que l’un ne puisse s’instruire des paroles de l’autre et mentir pour sa propre cause. Le premier dit : « je reconnais les faits ; j’ai bien transporté des gerbes d’un champ à l’autre. Mais, ce n’était pas de son champ au mien mais du mien au sien ! Mon voisin est mon propre frère. À la mort de notre père, Arona, ce champ a été partagé en deux. Or, moi je suis célibataire tandis que mon frère a une femme et trois enfants. Je sais qu’il n’a pas assez de blé pour nourrir sa famille, c’est pourquoi je me suis levé la nuit pour lui déposer discrètement un peu de ma part. Mais à ma grande surprise, au matin, j’avais exactement le même nombre de gerbes de blé dans mon champ ! » Salomon interrogea le second qui lui dit : « Majesté, je ne suis pas un voleur : les gerbes que je transportais au champ voisin venaient de mon propre champ. Mon voisin est mon propre frère. À la mort de notre père, Arona, ce champ a été partagé en deux. Or, moi, j’ai une femme et trois enfants tandis que mon frère vit seul. Je sais que, de ce fait, il n’a pas assez de main d’œuvre pour ramasser le blé, c’est pourquoi je me suis levé la nuit pour déposer un peu de ma part dans son tas, sans qu’il ne sente de dette envers moi. Mais à ma grande surprise, au matin, j’avais exactement le même nombre de gerbes de blé dans mon champ ! ».
Les témoignages concordaient. Salomon comprit alors qu’il s’était complètement trompé en prenant ces deux frères pour des voleurs. C’est à l’intersection de ces deux champs, là où passait la barrière, qu’il décida d’édifier le Temple de Jérusalem. Les fondements ne s’écroulèrent plus. »
Jérusalem fervente et brulante par sa passion, par ses éclats, par ses controverses, que tant de peuples ambitionnent de posséder… Jérusalem de Richard Cœur de Lion et de Salah A-dine qui en disait qu’elle n’est rien, mais qu’elle est tout.
Jérusalem est au cœur de monde mais avant tout elle est au cœur du peuple juif qui dans ses joies et ses prières, promet « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite s’oublie elle-même ! Que ma langue se colle à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie ! »
Mais Jérusalem est aussi celle de la Guerre des Six Jours, celle qui a insufflé aux vaillants soldats juifs son âme pour qu’ils viennent la libérer, pour qu’ils lui rendent sa gloire et son peuple, son véritable peuple que les voleurs de tous les temps ont éparpillé dans les quatre coins du monde. Jérusalem dont l’amour et la beauté n’ont cessé d’irradier dans les cœurs des exilés… Dans les cœurs qui la pleuraient pendant deux milles ans.
Elle repose aujourd’hui comme une reine qui cherche encore ses parures d’antan, enfouis ou dérobés par ceux qui voulaient lui changer d’identité.
Jérusalem de Hannah et ses sept fils, Jérusalem des Maccabées, des prophètes et des hommes saints qui n’ont cessé d’y chercher leur Dieu.
Jérusalem, ville-phare du monde est éternelle.
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