Le Maccabi Tel-Aviv, formidable de coeur, a surpris le Real Madrid (98-86 a.p.) en finale de l’Euroligue messieurs de basket, après un match d’une intensité folle, confirmant qu’il était l’un des plus grands clubs du continent, dimanche au Final Four de Milan.
Le club israélien, déjà sacré en 1977, 1981, 2001 (Suproligue), 2004 et 2005, a signé sa sixième victoire en C1, en créant une immense surprise, tant le Real avait été impressionnant tout au long de la saison. Le Maccabi, qui restait de plus sur trois défaites en finale de l’Euroligue (2006, 2008, 2011), avait d’abord été beaucoup moins séduisant, avant de se transfigurer à partir des quarts de finale. Club le plus titré en C1 (1964, 1965, 1967, 1968, 1974, 1978, 1980 et 1995), le Real échoue pour la deuxième année consécutive en finale. Il avait été battu l’an passé par l’Olympiakos Le Pirée, qu’il a éliminé cette année en quart de finale. La déception est immense pour le Real, qui avait fourni depuis le début de la saison le basket le plus attractif du Vieux continent. Il n’aura subi que six défaites en 31 matches tout au long de cette longue et épuisante campagne européenne, soit trois de moins que le Maccabi. Après avoir sorti en quarts en cinq manches l’Olympiakos, double tenant du titre, le Real avait démoli (100-62) en demi-finale le FC Barcelone, le grand rival national et autre poids lourd européen.
Mais le Maccabi a pleinement mérité sa victoire et s’est bien révélé être la meilleure équipe sur ce Final Four. Porté par des supporteurs enragés dans un Mediolanum Forum de Milan tout acquis à sa cause, il a réussi deux exploits en trois jours. Le « club-nation », géant sans égal du basket israélien, avait réussi un premier miracle vendredi face au CSKA Moscou (68-67). Il avait été mené de 15 points dans le troisième quart-temps et n’avait repris les devants qu’à cinq secondes de la fin. Et dimanche, avec sa défense étouffante, il a réussi à contrôler le jeu d’attaque du Real, limité à l’un de ses plus petits totaux de points de la saison. Tyrese Rice, le meneur américain du Maccabi, déjà auteur du dernier panier face au CSKA, a été lé héros de cette finale. Il a certes raté le panier de la gagne dans le temps réglementaire, alors que les Madrilènes étaient revenus à égalité après avoir été menés de quatre points (69-73) à 58 secondes de la fin. Mais il a ensuite été inarrêtable dans la prolongation, au cours de laquelle il a inscrit 14 de ses 26 points. Le Maccabi n’est pas près d’oublier Milan. C’était déjà là qu’avait pris naissance à la mi-avril le cheminement qui l’a mené vers ce triomphe.
Dans le match 1 des quarts de finale, face à l’Emporio Armani Milan, les Israéliens avaient comblé un retard de 12 points dans les deux dernières minutes, avant de s’imposer en prolongation (101-99). Dans une ambiance délirante, le Maccabi a très vite donné au Real une idée de ce qui l’attendait, en lui imposant un énorme défi physique en défense. Les Madrilènes ont trouvé une première réponse aux options défensives adverses avec du jeu rapide (26-15, 14e). Mais le retour sur le parquet de Sofoklis Schortsanitis, le massif point d’ancrage du Maccabi, a ramené de la stabilité dans son jeu. Les Israéliens ont dès lors fait jeu égal avec les Espagnols, David Blu les ramenant à deux points à la pause (35-33) d’un tir primé. Dans le troisième quart-temps, les deux équipes se sont rendu coup pour coup, Ricky Hickman (18 points, 6 rebonds) répliquant à Sergio Rodriguez (21 points) et inversement (55-53 pour le Real, 30e). Personne n’a vraiment su prendre le dessus dans le dernier quart-temps, le Real maîtrisant ses nerfs aux lancers francs pour arracher la prolongation. Mais ensuite, les Madrilènes n’ont rien pu faire contre le petit lutin Rice.
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