24 jours,
la vérité sur la mort d’Ilan Halimi .
Ce sera sans nul doute
l’un des films les plus attendus de 2014.
Alexandre Arcady a eu le courage de se confronter a cette histoire, un film nécessaire qui va être un choc mémoriel.
Le jour de la sortie de 24 Jours en salles,
le réalisateur a accordé une interview à
www.tribunejuive.info.
Entretien :
Tribunejuive.info : Pourquoi avoir voulu adapter cette histoire au cinéma ?
Alexandre Arcady : Ruth Halimi, la maman d’Ilan, m’a confié les droits pour porter à l’écran l’adaptation du livre qu’elle a coécrit en 2009 avec Emilie Frèche « 24 jours, la vérité sur la mort d’Ilan Halimi » qui ressort en poche en même temps que le film.
Ce qui m’a poussé à faire ce film, c’est que je trouve incroyable cette affaire, ce crime antisémite qui a mis en évidence les erreurs que la police a commises durant l’enquête. Des fautes que dénonce Ruth Halimi, convaincue que son fils aurait pu être sauvé.
J’ai fait 24 jours pour aussi laisser une trace et dire la vérité, pour que cette tragédie ne tombe pas dans l’oubli.
TJ.Info : Dans le film, vous épousez résolument le point de vue de la mère d’Ilan. Pourquoi ce choix ?
A.A : J’ai voulu retranscrire au cinéma cet événement, sans pathos, et dans l’extrême vérité en m’appuyant sur des documents, des déclarations, des rapports de police. J’ai choisi d’ adopter le point de vue de la mère de la victime, Ruth Halimi et je retrace les 24 jours de cauchemar, d’angoisse, d’espoir, et de tragédie, durant lesquels la famille a dû faire face aux demandes de rançon, aux insultes, aux menaces, aux photos d’Ilan torturé.
TJ.Info : Ce film a t il été facile a faire ?
A.A : C’est mon dix-septième film et ce fut un tournage sensible et délicat. Je n’ai pas le souvenir d’avoir rencontré autant d’embûches. J’ai subi une désaffection totale de la part des télévisions, à commencer par celles du service public. Si le film existe, c’est grâce au soutien de Studio 37, une filiale d’Orange, et du conseil régional d’Ile-de-France.
TJ.Info : Samedi soir, dans l’émission de Ruquier « On n’est pas couché » Aymeric Caron l’un des chroniqueurs, s’est paraît il violemment opposé a vous ?
A.A : Alors que j’étais là pour présenter mon film 24 jours et parler d’un crime antisémite en France, d’Ilan Halimi, un jeune français qui a été torturé et assassiné parce qu’il était juif, ce Monsieur arrive avec des raccourcis abjects, il pose des affirmations d’un antisionisme et d’un anti-Israël d’une façon tellement caricaturale que la discussion est montée d’un cran et il a dérapé.
TJ.Info : Que s’est t-il passé ensuite ?
A.A : Caron aurait ainsi fait un parallèle entre l’affaire Halimi et le nombre d’enfants palestiniens, 842 tués par l’armée israélienne, d’après une ONG sûrement soutenue par le Hamas.
Il a dit que l’antisémitisme pouvait être expliqué par le fait que des soldats israéliens tuaient des enfants palestiniens. Imaginons déjà combien cette phrase est provocatrice.
J’étais tellement estomaqué par des propos d’une violence inouïe que je dénonce une tentative de désinformation mise en œuvre par le chroniqueur, auteur de raccourcis abjects, qui brandissait comme ça des espèces de vérités épouvantables.
Natacha Polony a demandé à son collègue comment cela est possible ‘ » Tu viens à une émission sur Ilan Halimi avec des données sur les Palestiniens tués par l’armée israélienne, est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ? »
TJ.Info : Le discours s’est ensuite engagé dans une autre voie ?
A.A : En effet, le discours a bel et bien dérivé sur l’affaire Mohammed Merah, les crimes de Toulouse commis pour venger des enfants palestiniens. Cet amalgame était insupportable.
TJ.Info : Pensez vous que la production en coupant cet extrait, ait voulu protéger Aymeric Caron ?
A.A : Non je ne le crois pas, je pense qu’ils ont préfère couper cette séquence pour protéger le public. La production est venue me voir à l’issue de l’enregistrement et ils m’ont dit qu’ils allaient couper ces plans de l’émission parce qu’ils étaient insupportables.
TJ.Info : Pourquoi une telle censure ?
A.A : C’est que les propos de Caron semblent avoir effaré pas mal de monde jusque dans l’équipe de l’émission,
TJ.Info : Comment est perçu le film au travers des avant-premières que vous avez réalisées?
A.A: Ce film est un appel citoyen. Il peut être vu par tous les publics et concerne toutes les couches de la population au delà de cette famille meurtrie et du martyre d’Ilan Halimi.
J’ai assisté a deux avant premières tout récemment et les spectateurs ont été abasourdis par cet événement et se demandent comment il est possible que de jeunes français aient pu infliger a un autre français de tels sévices et une mise a mort.
A Sainte Geneviève des Bois, près du lieu où la victime avait été abandonnée, à l’agonie, un musulman bouleverse m’a dit » la vraie cause de ce drame est dans le silence »
TJ.Info : Avez vous projeté de diffuser votre film dans les établissements scolaire?
A.A : Je voulais que ce film ait une portée éducative. J’ai pris des accords avec l’éducation nationale pour que les élèves des classes de 3ème, seconde et terminale puissent regarder le film comme un outil pédagogique incontournable.
Par Sylvie Bensaid
À l’occasion de la sortie de 24 jours, le film d’Alexandre Arcady retraçant le calvaire de leur frère, assassiné à vingt-trois ans par le «gang des barbares», Anne-Laure et Yaël ont répondu aux questions de Thomas Sotto sur Europe 1.
Anne-Laure et Yaël, les deux sœurs d’Ilan Halimi ont été invitées sur Europe 1 pour évoquer leurs souvenirs et parler du film d’Alexandre Arcady, 24 jours, la Vérité sur l’affaire Ilan Halimi qui relate le drame vécu par leur famille en 2006. Lorsque le chroniqueur leur demande s’il est possible de se remettre de cette tragédie, leur réponse est unanime. Le drame est insoutenable encore aujourd’hui, mais elles se disent contentes de la sortie de ce film.«On pense qu’il est important que le public sache exactement ce qu’il s’est passé.» C’est d’ailleurs le message principal qu’elles souhaitent divulguer. Anne-Laure estime qu’il est important de parler pour la mémoire de son frère. «Ce n’est pas possible de le laisser comme ça dans l’oubli… Que ça ne se reproduise plus! Que plus jamais il ne se passe quelque chose d’aussi grave.» Les deux jeunes femmes dans le témoignage qu’elles apportent sur ce drame familial, évoquent aussi leur mère, affirmant que celle-ci n’a pas souhaité voir la reconstitution cinématographique: «C’est trop difficile pour elle, mais bon, ça va, la vie continue… C’est dur tous les jours…»
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