Israël et le monde juif commémorent cette semaine le jour de la Shoah. Katy Bisraor a saisi un instant de cette journée de deuil, mais aussi paradoxalement d’espoir. Espoir en raison de la volonté acharnée de ne jamais oublier qui caractérise aujourd’hui la relation entre les jeunes générations du peuple juif et la Shoah.
Après les fêtes de Pâques, le calendrier d’Israël prend le temps pour se souvenir. Le rythme de vie effréné du pays se ralentit, les regards s’assombrissent, les cérémonies se succèdent.
Le deuil, la perte, l’introspection : le Jour de la Shoah, puis le Jour des soldats tombés au champ d’honneur. Et sans transition, la joie et les festivités de l’Indépendance d’Israël. En moins de trois semaines, commémorations et célébrations alternent à l’image de l’histoire de ce pays, tissée de peines et d’espoirs.
Le Jour de la Shoah, au même instant, la sirène retentit partout, dans les rues, les boutiques, les bureaux, chez soi… le temps s’immobilise. Durant deux minutes de silence, chacun se souvient de l’innommable. Certains gardent la tête baissée, d’autres regardent le vide, d’autres encore fixent le lointain. Seuls les pépiements des oiseaux et les babillements d’un bébé troublent le silence.
Un vieux monsieur, appuyé sur une canne, s’est arrêté lui aussi. Il porte un numéro sur le bras. Il regarde autour de lui, et un sourire se dessine sur son visage. Il se peut que le vieil homme à la canne, qui a vu l’enfer des camps, sourie de voir toute la rue, toute la ville, tout le pays s’immobiliser deux minutes pour se souvenir de l’innommable.
Katy Bisraor-Ayache
http://endirectdejerusalem.com/wordpress/?p=3436
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