Bien qu’affaibli par son engagement militaire en Syrie, le mouvement chiite continue de chercher à frapper des cibles israéliennes à l’étranger. Une cellule dormante vient d’être démantelée en Thaïlande.
Entre Israël et le Hezbollah, l’heure n’est plus aux menaces. De part et d’autre, on assume désormais une confrontation ouverte tout en calculant soigneusement ses coups pour éviter une escalade. En d’autres termes, il faut retarder l’inévitable : la troisième guerre du Liban.
Dans ce jeu dangereux, la presse joue le rôle d’arbitre. Ce week-end, le quotidien libanais Daily Star a publié les photos du dépôt d’armes appartenant au Hezbollah et qui aurait été visé par un raid de l’aviation israélienne, le 24 février, dans la région montagneuse de la Bekaa, qui longe la Syrie.
C’est en réponse à cette frappe que le cheick Hassan Nasrallah a fini par revendiquer l’attaque frontalière du 14 mars contre une jeep de l’armée israélienne. Une première depuis 2006. Mais le mouvement chiite sait qu’à la frontière nord de l’Etat hébreu ou sur le Plateau du Golan, sa marge de manœuvre est aujourd’hui réduite et qu’il serait bien mal avisé d’aller plus loin.
Frapper Israël à l’extérieur
Cette apparente retenue ne s’applique pas sur tous les plans. Dans l’esprit du Hezbollah, la signature d’un attentat anti-israélien à l’étranger n’a pas le même impact qu’une attaque venant du Sud-Liban, ni les mêmes conséquences. A l’inverse, pour Israël, il parait impossible d’engager une opération militaire en représailles à une action terroriste menée hors de sa zone de souveraineté. D’autant qu’au préalable, une enquête s’impose, et qu’elle est souvent longue et fastidieuse.
En Amérique du Sud dès les années 1990, puis en Europe de l’est – la preuve à Burgas, en juillet 2012 – et récemment en Asie du sud-est, le Hezbollah a méthodiquement tissé des réseaux d’agents et des cellules dormantes dédiées à la planification d’attaques contre des cibles israéliennes : ambassades, lieux communautaires juifs et, surtout, touristes.
Sa dernière tentative vient d’échouer en Thaïlande. 4 individus dont un franco-libanais ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à commettre un attentat contre des touristes israéliens pendant cette période de Pâque juive. Une source policière locale rapporte que l’un des suspects aurait avoué préparer un attentat contre des touristes israéliens à Bangkok, la capitale, dans le quartier très fréquenté de Khaosan.
L’arrestation des suspects serait intervenue à la suite de transfert d’informations par les services de renseignements israéliens. Au total, une liste de neuf personnes aurait été fournie in extremis aux autorités thaïlandaises, permettant de neutraliser la cellule juste avant que celle-ci ne mette son projet à exécution.
En plus de constituer une piqûre de rappel à Israël, cette affaire prouve que ses services de renseignements maintiennent une vigilance accrue face au Hezbollah et surveillent de près ses moindres agissements. A l’évidence, le mouvement chiite cherche toujours à venger son ancien chef militaire, Imad Mougnieh.
Maxime Perez
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