Le parti socialiste devrait balayer un peu devant sa porte. Comment des gens qui ne cessent de nous donner des leçons de bonne conduite, et d’incriminer à priori l’UMP d’attitude antirépublicaine (comprenez : alliance possible avec le Front National) osent-t-il conclure à Grigny (69520) une alliance avec René Balme?
C’est Rue89 qui, en mai 2012, a fait éclater au grand jour la face foncièrement antisémite de cet élu, adoubé par le Front de Gauche, dans une commune où il était solidement implanté depuis de nombreuses années.
Il faut absolument lire cet excellent article : http://rue89.nouvelobs.com/rue89-politique/2012/05/30/une-tache-rouge-brune-dans-la-campagne-du-front-de-gauche-232622 qui ne laisse rien dans l’ombre de l’aspect nauséabond du personnage. Ce qui n’a pas empêché Mélenchon, autre grand donneur de leçons de bonne conduite républicaine devant l’éternel, de l’investir pour les municipales : on ne crache pas si facilement sur l’opportunité de gagner une municipalité. Visiblement il est plus grave de boire avec un verre avec un ancien maire UMP que de frayer avec la lie de notre pays.
Pas facile à comprendre, mais on imaginait que seule l’échelle des valeurs du front de gauche était complètement tordue. Mais quand on apprend que le PS accepte de passer un accord avec René Balme, la situation deviendrait risible si elle n’était pas aussi tragique. Pas un mot de la hiérarchie du parti pour désavouer cette alliance contre nature : encore une fois, ce sont les intérêts électoraux qui priment.
Mais ou est l’attitude anti républicaine à Grigny? Du côté de René Balme, antisémite, homophobe et complotiste, ou du côté Xavier Odo, proche de l’UDI et du Modem, investi par l’UMP pour cette municipale, et à qui tout ce que l’on trouve à reprocher est sa fonction de directeur d’un établissement scolaire privé catholique?
Accident de parcours? Incident mineur? Non, plutôt faute grave. Ce comportement serait déjà difficile à accepter dans un contexte de bataille électorale « ordinaire », mais il passerait pour un aléa de la politique, une de ces couleuvres que les électeurs avalent régulièrement. Mais dans le contexte actuel, quand le parti socialiste et ses hérauts autoproclamés qui reviennent en France le temps d’une chanson, ont résolument porté le débat sur la morale républicaine, sur la responsabilité de chacun et chacune dans la bonne tenue du pays, cette alliance devient tout simplement intolérable, et ramène ce discours qui pose la gauche en bouclier face aux tendances délétères qui rongent le pays à ce qu’il est : un discours électoral, rien de plus.
Nous connaissons les dangers du FN, et nous ne nous leurrons pas sur les dangers que représentent d’autres candidats, ouvertement antisémites, et peu importe leur étiquette : le danger antisémite nous interpelle quel que soit son origine, et les discours moralisateurs qui tentent d’emballer tout cela ne font pas illusion.
André Mamou
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