Les dérives de la gauche antisystème : par Jean-Paul Fhima

A chaque fois que les villes communistes

décernent le titre de citoyen d’honneur  

à des assassins palestiniens multirécidivistes,

il est fait un bras d’honneur aux Juifs de France.

Ce qui n’a rien à envier à la quenelle.

La liste des provocations est longue et non exhaustive.

salle cm bagnolet
conseil municipal de Bagnolet,
lundi 23 décembre 2013

En pleine séance du conseil municipal de Bagnolet, le lundi 23 décembre 2013, le gérant d’un salon de coiffure se disant ‘’soutien’’ du maire communiste Marc Everbecq, insulte un membre du public en lui disant : « viens que je te casse ton long nez de juif ». Le propos antisémite n’aurait pas été entendu par le maire qui n’a donc pas interrompu la séance malgré l’empoignade qui en a suivi avec nouvelles insultes et menaces. Une plainte a été déposée au commissarait. Des témoins se sont portés partie civile, dont un élu UMP Jacques Nio, lui-même méchamment bousculé. L’altercation interviendrait dit-on dans un climat délétère de clientélisme et de radicalisation de la part du maire lui-même (selon le blog d’un élu Vert, ‘’Bagnolet Démocratie’’ ).
Peu de temps auparavant, le BNVCA dénonçait les propos tenus par une employée de la même mairie s’adressant à un habitante de la commune en demande de logement social : « Vous les Juifs vous avez des sous, allez dans une agence immobilière. Si je veux votre dossier restera en bas de la pile … »
Georges Ibrahim Abdallah,
Georges Ibrahim Abdallah

A l’instar des villes communistes du Pas-de-Calais, Calonne-Ricouart et Grenay, Bagnolet a nommé citoyen d’honneur Georges Ibrahim Abdallah, un terrorriste libanais incarcéré en France depuis 1984 et condamné à perpétuité depuis 1987.
Ce chef des factions révolutionnaires libanaises armées est responsable de l’assassinat de deux diplomates, de plusieurs tentatives d’assassinat et d’enlèvement entre 1982 et 1985. Entre décembre 1985 et septembre 1986, son organisation d’extrême gauche a commis plusieurs attentats à Paris tuant 13 Français et faisant 250 blessés.
En juin 2013, sous prétexte d’une manifestation populaire et festive, la ville de la Courneuve organisait avec des associations pro-palestiniennes et aux côtés du mouvement illégal BDS un concert de soutien aux prisonniers palestiniens.
Salah Hamouri
Salah Hamouri

En avril 2013, la mairie de Saint-Denis faisait citoyen d’honneur Salah Hamouri, jeune franco palestinien emprisonné 7 ans en Israël pour tentative d’assassinat.
A Bezons, en mars 2013, Majdi Rimawi, condamné en Israël à 80 ans de prison pour assassinat, était fait citoyen d’honneur tout comme Marwan Barghouti, condamné en 2002 à cinq peines de prison à perpétuité pour plusieurs assassinats et actes de terrorisme. Ce dernier a reçu la distinction de citoyen d’honneur à Stains, Gennevilliers, Valenton, La Courneuve, Pierrefitte, La Verrière, Vitry, Ivry.
Dans ces villes, l’Etat hébreu est systématiquement accusé de s’opposer à une ‘’paix durable et juste’’ et de maltraiter les ‘’prisonniers politiques’’. Ce qui incidemment justifierait aux yeux des élus concernés le recours à la force et aux ‘’actes de résistance’’.
mélenchon
Ainsi, dans ces communes étiquetées Front de gauche, on importe sciemment un conflit international dont on épouse certaines causes et dont on excuse certains crimes, on se substitue à la justice d’un pays étranger pour soutenir des organisations criminelles, le tout dans le cadre de charges électorales détournées à des fins partisanes.
Il s’agit ni plus ni moins de dérives inacceptables. Honorer de tels criminels revient à faire « l’apologie du terrorisme » ce qui est indigne de la part de ces élus de la République et très choquant pour leurs administrés.
Les préfets annulent peu ces décisions municipales, et la justice condamne trop rarement ces communes.
A Aulnay, la ville a été épinglée pour « prise de parti dans un conflit international ». Une association pro-palestinienne a dû rembourser les 5300 euros de subvention indûment accordés par la ville en septembre 2012.
Plaintes et pétitions ne doivent plus rester sans effet si on veut éviter une escalade autorisant tous les excès. Car derrière l’acte symbolique, il y a une volonté délibérée de mettre de l’huile sur le feu et de créer des tensions intercommunautaires.
Ces maires indignes profitent de leur mandat pour exacerber les conflits interreligieux et pour stigmatiser les Juifs au sein d’une population majoritairement maghrébine et musulmane.
Les synagogues de la Courneuve et de Saint-Denis ont déjà fait l’objet de récents incendies criminels. De nombreuses familles juives quittent en masse ces municipalités rouges face à une hostilité croissante et organisée.
Le Front de gauche est un nouveau parti né en 2008 sur les ruines du communisme français et des variantes tous azimuts de l’antilibéralisme.
Très proche de l’altermondialisme et du Forum social mondial (FSM) opposés aux diktats géopolitiques et économiques des grandes puissances, le Front de gauche s’intitule ‘’le parti de l’antisystème’’.
Malgré la diversité de façade, il s’agit d’une coalition contrastée mais sans clivage interne dont les principes fédérateurs restent un héritage anarcho-libertaire plus couramment appelé aujourd’hui courant alternatif.
Soutenue par diverses personnalités dont Leila Shahid, représentante de l’autorité palestinienne auprès de l’U.E, la gauche de la gauche a toujours entretenu des rapports ambigus avec le sionisme et plus généralement avec les Juifs.
Avant la naissance de l’Etat d’Israël, l’inspiration socialiste du sionisme était bien perçue. Par certains aspects (les kibboutzim) le sionisme faisait même figure de modèle de vie communautaire. Jusqu’en 1948, les seuls éléments de crispation provenaient d’une image caricaturale mais assez commune : les juifs étaient assimilés au milieu financier. La lutte marxiste revenait donc à faire d’eux des ennemis de classe et la métaphore du capitalisme. A ce titre, on constate que les mouvements libertaires ne faisaient que reproduire sans nuance les mêmes clichés éculés de l’extrême droite, comme le note l’historien Michel Winock. « On connait de nombreux cas d’anarchistes juifs qui étaient eux-mêmes antisémites ».
Puis vint la création de l’Etat juif au Proche-Orient. Ce qui heurtait la gauche extrême farouchement contre l’Etat-nation et son corollaire supposé, le nationalisme.
D’autre part, l’Internationale révolutionnaire repose sur le pacifisme et l’athéisme. Hors, Israël a très vite été perçu comme un territoire religieux et belliciste, voué dans sa nature et son existence même à s’opposer à ces critères. La militarisation de la région dans un contexte de tensions et de concurrences pendant la guerre froide expliquait le rejet définitif de la cause sioniste. Celle-ci ne pouvait être que la résurgence d’un impérialisme, source d’injustices.
A contrario, la cause palestinienne, peuple sans Etat, a correspondu à la théorie chère aux anarchistes : représenter un ‘’troisième front’’ entre les Etats-Unis et l’URSS dans une lutte anticoloniale qui battait son plein à l’époque (Sylvain Boulouque). Alors que l’antisionisme devenait un avatar de l’antiaméricanisme, la cause palestinienne ne pouvait être que l’expression de la juste légitimité d’un ‘’peuple sans terre’’ contre l’oppression de l’Etat moderne et hégémonique d’Israël.
Ainsi, quelles que soient les circonstances et les détails factuels, aux yeux des anarcho-libertaires il existe une supériorité de la cause palestinienne face à une posture fatalement coupable de la cause sioniste.
On peut donc admettre que les mairies communistes ne font qu’assurer la continuité politique d’un antijudaïsme révolutionnaire et d’un antisionisme idéologique.
Israël ne sera jamais un Etat comme un autre. On ne lui reconnait ni les mêmes droits ni la même légitimité.
« Voilà une vision primaire pour ne pas dire primate de l’action politique » (Philippe Oriol).
Le Front de gauche actuel se définit par l’opposition systématique, l’offensive de principe et la rhétorique contestataire.
Les élus communistes sont moins préoccupés de se rallier à quelque chose que de se heurter à tout le monde, entendez l’ordre établi. Cette culture du désordre savamment entretenue crée de faux combats collectifs. Le conflit israélo-palestinien est un leurre censé redonner aux quartiers difficiles une dignité perdue dans les flux migratoires. Inviter la population immigrée de ces communes à s’approprier ce leurre est un art du cataplasme qui ne trompe personne.
Israël est moins un objectif qu’un prétexte pour agiter le chiffon rouge de la rébellion ‘’des démunis contre les nantis’’.
Cette gauche antisystème si soucieuse d’équité n’est pas en reste en matière de contradictions. Le nationalisme juif est condamnable, mais le nationalisme arabe est juste. L’Etat hébreu provoque la guerre, mais l’Etat palestinien permettra la paix. Le judaïsme est contraire à l’athéisme révolutionnaire, mais l’islam est un modèle de révolution
L’antisionisme viscéral de cette gauche-là est un antisémitisme qui ne se cache plus. Et ce sont des villes entières qui deviennent des zones de non droit où beaucoup d’habitants sont invités contre leur gré à tenir le rôle de spectateurs impuissants.
Au moins chez Dieudonné, le public est consentant.
Jean-Paul Fhima
JPF-Signa
 
 
 

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