Le service de presse et de communication
de l’Ambassade de France en Israël présente
le zoom sur l’actualité de la presse israélienne
Semaine du 9 au 13 décembre 2013
POURSUITE DES NEGOCIATIONS ISRAELO-PALESTINIENNES
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est de nouveau rendu en Israël jeudi afin de discuter en détail du plan sur la sécurisation des frontières conçu par le Général John Allen et présenté lors de sa dernière visite aux deux parties. Le plan américain prévoirait, entre autres dispositions, le maintien d’une présence militaire israélienne à l’intérieur du futur Etat palestinien et notamment dans la Vallée du Jourdain ainsi que l’installation d’appareils technologiques permettant d’assurer la sécurité des frontières. Le chef de l’Autorité palestinienne aurait déjà rejeté les propositions du chef de la diplomatie américaine et lui aurait remis une lettre spécifiant « les lignes rouges palestiniennes ». John Kerry doit rencontrer Netanyahou vendredi matin et se rendre en Jordanie dans l’après-midi.
Le quotidien Maariv avait rapporté plus tôt dans la semaine que les Américains envisageaient de reporter la troisième vague de libération des prisonniers palestiniens afin de faire pression sur la partie palestinienne pour qu’elle accepte le plan proposé par le Général Allen et montre plus de flexibilité dans les négociations. Les commentateurs de presse israéliens ont estimé que le plan proposé par Kerry rapprochait les Américains de la position israélienne mais que les Etats-Unis n’avaient pas réussi à totalement intégrer les besoins israéliens en matière de sécurité.
LA MENACE AU DELA DE L’HORIZON DIPLOMATIQUE
par GIORA EILAND – YEDIOTH AHARONOTH
Les Etats Unis ont depuis toujours adhéré au principe selon lequel Israël devait pouvoir assurer sa propre défense. Cependant, l’écart entre les Etats-Unis et Israël concernant les besoins d’Israël en matière de sécurité est croissant.
Tout d’abord, pour Israël, la menace sur la sécurité des territoires de Judée et Samarie pourrait ne pas venir des Palestiniens mais d’autres ennemis. Protéger les frontières de 1967 d’une éventuelle force militaire palestinienne est une chose mais les protéger d’attaques provenant d’une force conjointe des pays ennemis en est une autre. La menace ne provient pas réellement des Palestiniens mais bien des autres pays ennemis.
Deuxièmement, Israël insiste pour pouvoir contrôler la Vallée du Jourdain, requête que les Américains semblent avoir acceptée. Cependant, pour que le contrôle puisse être efficace, Israël exige d’être présent sur un tronçon de 5km de largeur qui inclurait la route 90. Les Américains savent néanmoins pertinemment que les Palestiniens n’accepteront jamais et tentent de proposer des alternatives technologiques pour compenser le manque sur le terrain. Cependant, les israéliens estiment que la largeur du terrain n’est pas seulement nécessaire pour l’efficacité du contrôle des frontières mais aussi pour la sécurité de la présence militaire en elle-même.
Troisièmement, les Etats-Unis considèrent que la sécurité d’Israël passe par un accord de paix avec les Palestiniens comme cela a été le cas avec l’Egypte et la Jordanie. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry soutient que les précédents retraits israéliens du Liban et de Gaza n’ont pas permis d’assurer la sécurité d’Israël car il s’agissait de retraits unilatéraux réalisés sans accords. Mais Israël n’a pas la même confiance que Kerry en l’Autorité Palestinienne, et ne veut pas conséquent prendre aucun risque pour sa sécurité.
LE TEMPS PRESSE POUR LES POURPARLERS DE PAIX
par DAN MARGALIT – ISRAEL HAYOM
Les États-Unis ne renoncent pas. John Kerry est revenu dans la région cette semaine désireux de poursuivre les négociations. Il n’est pas seul. Il a le soutien total du Président Barack Obama. Des sources diplomatiques affirment que les Américains n’ont pas été surpris par l’opposition palestinienne au plan de sécurité mis au point à Washington. Ils ont trouvé deux avantages à l’intransigeance de Mahmoud Abbas.
Tout d’abord, cela a permis à l’administration américaine de se ranger du côté d’Israël après la plaie encore béante de l’accord iranien. Deuxièmement, lorsque Mahmoud Abbas acceptera les principaux points de la vision de la sécurité proposée par les États-Unis, il sera difficile pour Israël de les rejeter.
Le Premier ministre Netanyahu et son ministre de la Défense Yaalon ont indiqué qu’ils refusaient la partie du plan américain qui propose des alternatives technologiques pour assurer la sécurité dans la vallée du Jourdain. Mais si les Palestiniens acceptent la présence de la force militaire israélienne pendant 15 ans dans la vallée du Jourdain, Israël ne pourra continuer à s’opposer au plan.
Les deux parties tentent de représenter les volontés de leur public respectif. En menaçant de reporter la troisième vague de libération de prisonniers, Kerry permet à Abbas de pouvoir, lorsque la libération aura finalement lieu, se positionner face à son peuple tel un héros qui a réussi à changer le décret américain.
Le plan américain comprend deux aspects, l’un sécuritaire, l’autre diplomatique. L’aspect sécuritaire est celui dont Israël se préoccupe le plus, et par conséquent, il sera évoqué en premier lors de la prochaine ronde de négociations. Ce plan contient des éléments que les deux camps contestent, chacun pour leurs propres raisons. Cependant, suffisamment de points sont acceptables pour Jérusalem et pour Ramallah pour que cette session de négociations ne soit pas vaine.
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