Revue de la Presse Israélienne
du Service de presse et de la communication
de l’Ambassade de France en Israël
Semaine du 2 au 6 décembre 2013
POURSUITE DES NEGOCIATIONS
ISRAELO-PALESTINIENNES
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est arrivé en Israël ce mercredi pour une série de rencontres avec les dirigeants israéliens et palestiniens. La sécurité de la vallée du Jourdain continue d’être un point de divergence sur lequel les équipes de négociation palestinienne et israélienne ont du mal à trouver un compromis. Selon la presse israélienne, Kerry a présenté jeudi une proposition de conciliation qui impliquerait la mise en place de dispositifs de sécurité le long de la vallée du Jourdain. Les points de vue ont cependant divergé dans la presse quant à la nationalité des troupes militaires en place – qu’elles soient internationales, israéliennes ou palestiniennes.
Les médias ont cité des sources officielles israéliennes selon lesquelles la proposition des États-Unis serait plus près des exigences de sécurité d’Israël que par le passé, et inclurait l’acceptation d’une présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain. Selon le Maariv, les Israéliens auraient déjà obtenu le soutien de la Jordanie qui devrait prochainement confirmer cette position lors d’une future rencontre avec les Américains. Les Palestiniens ont pour leur part réitéré leur refus d’une présence militaire israélienne estimant qu’il s’agissait d’une poursuite de l’occupation.
SONDAGE ISRAËL HAYOM DU 06/12/13
LES ISRAELIENS SONT PESSIMISTES
QUANT A L’ISSUE DES NEGOCIATIONS
ISREALO-PALESTINIENNES
Croyez-vous que les négociations en cours aboutiront à un accord de paix avec les Palestiniens ?
Oui 6%
Non 87,5 %
Ne sait pas 6,5 %
AL-QUAIDA AUX PORTES DE BEN GURION
par GUY BECHOR – YEDIOTH AHARONOTH
Les « mesures de sécurité » dont les Américains parlent auraient sans doute pu être pertinentes dans les années 1980. Le printemps salafiste a tout changé. Les terroristes d’Al-Qaïda sont devenus de véritables menaces pour Israël. Aucun accord de paix ni aucunes forces de sécurité – encore moins palestiniennes – ne pourraient arrêter ces terroristes.
Les Américains seraient-ils prêts à abandonner Washington DC aux mains de terroristes d’Al-Qaïda et placer la Maison Blanche sous la menace de missiles ? Pourquoi alors le proposeraient-ils à Israël ?
Le printemps arabe s’est avéré être un printemps salafiste. Le Fatah est depuis longtempsdevenu une relique de musée en Judée-Samarie, un mouvement du passé, et dans unecertaine mesure, le Hamas aussi. Ils sont tous deux haïs par la population locale. Une nouvelle force est en hausse dans les territoires : le mouvement salafiste dont la branche
palestinienne « Hizb el-Tahrir » (le Parti de la Libération) se trouve à Hébron. Des dizaines de milliers de Palestiniens ont participé à deux grandes manifestations organisées par le mouvement en Judée-Samarie, brandissant les drapeaux noirs d’Al-Qaïda. Ils détestent l’Autorité Palestinienne encore plus qu’Israël, et ils détestent le Hamas aussi. Ils n’accepteront pas d’Etat palestinien, ni de frontières ou de négociations. Leur aspiration explicite est d’établir un état islamique dans tout le Moyen-Orient, et ils s’identifient aux mouvements salafistes de la Syrie, du Liban et des autres pays arabes.
Cette semaine, Al-Qaïda a annoncé la création de sa première branche en Judée-Samarie et l’armée israélienne a déjà éliminé trois de ses membres. Les salafistes ont blâmé l’Autorité Palestinienne d’avoir fourni à Tsahal des informations sur ses membres. Al-Qaïda a admis que les terroristes tués étaient ses hommes et a affirmé qu’il y’aurait d’autres activités
terroristes.
Si l’armée israélienne ne peut assurer la sécurité en Judée-Samarie, il faudra quelques jours seulement pour que la région ne se transforme en territoire salafiste. Le secrétaire d’État américain John Kerry parviendra-t-il alors à défendre Israël à l’aide des « mesures desécurité » proposées par ses experts ?
Le mouvement salafiste est en train d’atteindre de plus en plus de régions du Moyen-Orient : la Syrie, le Liban, l’Egypte, l’Irak, l’Afrique du Nord… Kerry peut-il visiter tous ces lieux ? Le seul endroit où il peut se permettre d’atterrir en toute sécurité est Israël, et ce uniquement grâce à la présence des forces de sécurité israéliennes. Et si l’expansion salafiste continue, il ne sera pas en mesure de visiter les territoires de l’Autorité palestinienne et peut-être même Israël deviendra trop dangereux pour lui.
ATMOSPHERE TENDUE ET TENTATIVE DE COMPROMIS
par SHALOM YERUSHALMI – MAARIV
Netanyahu et Kerry s’assiéront à nouveau à la table des négociations aujourd’hui, et nous pouvons déjà être certains de l’atmosphère qui règnera autour de cette table. Pour le Premier ministre, Obama et Kerry ont trahi Israël à Genève en signant cet accord avec les Iraniens. Cette atmosphère va avoir un impact sur l’avancée des négociations actuellement dans l’impasse avec les Palestiniens.
Israël a exigé que l’armée israélienne soit déployée en permanence le long de la frontière avec la Jordanie, afin d’être en mesure de contrôler les voies d’accès à l’Etat Palestinien. Les Palestiniens s’opposent avec véhémence à un tel arrangement, qui selon eux, porterait atteinte à la substance d’un Etat indépendant. Les Palestiniens ont également rejeté la proposition d’Israël de leur louer la vallée du Jourdain pour un certain nombre d’années. Ils ont exigé la pleine souveraineté de la vallée du Jourdain, l’évacuation de toutes les colonies et le déploiement de forces militaires palestiniennes aux points de passage frontaliers.
Kerry va apporter aujourd’hui un certain nombre de propositions de compromis sur les arrangements de sécurité. Le secrétaire d’État est susceptible de proposer la présence de forces internationales dans la vallée du Jourdain, y compris un ensemble de capteurs modernes et des systèmes d’alerte, mais Netanyahu ne veut rien entendre à ce sujet.
Alors que va-t-il se passer ? Les points de vue au sein du gouvernement sont partagés. Tout d’abord, il n’y a pas un seul ministre, hormis peut-être Livni, qui pense que les négociations vont aboutir à un accord en avril. Après tout, les parties n’ont même pas commencé à discuter des questions de base, et sont encore en suspens sur les stations de contrôle à la frontière jordanienne. Deuxièmement, il n’y a pas un seul ministre, à l’exception de Livni, qui pense que des progrès ont été réalisés à la table de négociations. Troisièmement, les ministres sont divisés entre eux sur l’attitude de Kerry envers Israël sur la question palestinienne. L’appréciation répandue est que Kerry tente de montrer un peu plus de sympathie pour les positions d’Israël après avoir forcé les Israéliens à avaler la pilule de l’accord de Genève. « Les Américains ne frapperont pas deux fois », comme l’a estimé un ministre. D’autres disent que Kerry est obsédé par les négociations avec les Palestiniens et qu’il fera tout pour aboutir à un accord.
ASSASSINAT D’UN DES CHEFS DU HEZBOLLAH
Les médias israéliens ont largement rapporté cette semaine l’assassinat mardi soir d’Hassan Lakiss, bras droit de Nasrallah et haut commandant du Hezbollah, responsable de l’acquisition d’armes pour le mouvement ainsi que de leur transfert vers la bande de Gaza. Le Hezbollah a immédiatement accusé Israël d’être à l’origine de cet assassinat, le prévenant qu’il devra «assumer l’entière responsabilité et toutes les conséquences de ce crime ignoble ».
Yigal Palmor, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a nié toute implication israélienne et a assuré que ces accusations relevaient d’un « réflexe inné et automatique du Hezbollah qui n’avait pas besoin de preuves, de faits, mais uniquement de mettre la responsabilité sur Israël». Israel a mis en garde mercredi le Hezbollah contre toute attaque visant son territoire : « si le Hezbollah se livre à une attaque contre le territoire israélien, notre réplique sera ferme et douloureuse » a déclaré le vice-ministre de la Défense, Danny Danon.
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