Revue de la Presse Israélienne

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Revue de la Presse Israélienne

du Service de presse et de la communication

de l’Ambassade de France en Israël

Semaine du 25 au 29 novembre 2013

titre Régional

NUCLEAIRE IRANIEN :

SIGNATURE DE L’ACCORD ENTRE LE P5+1 ET L’IRAN

L’accord signé à Genève dans la nuit de samedi à dimanche entre le P5+1 et l’Iran a été très largement couvert par la presse cette semaine. Les médias ont cité les réactions des officiels israéliens qui, pour la plupart, ont été très critiques vis-à-vis de l’accord. Le Premier ministre israélien a déclaré que l’accord était une « erreur historique » et ajouté qu’Israël n’était « pas tenu par cet accord » et se réservait le droit à l’autodéfense face à toute menace.
La plupart des commentateurs ont pour leur part été plus nuancés et ont estimé que l’accord comportait des avantages comme des inconvénients et que, dans tous les cas, il n’était ni « historique » ni « décisif ». Ils ont qualifié les réactions des officiels israéliens de « panique» inutile et injustifiée. Il importait désormais qu’Israël influe sur l’accord définitif et cela ne pourrait se faire qu’au moyen d’un dialogue discret avec les Etats-Unis, et non au travers de déclarations enflammées. D’autres analystes ont également souligné que bien que l’accord intérimaire n’était pas si mauvais, le risque était qu’il évolue en un accord permanent, ce qui permettrait à l’Iran de devenir un pays au seuil du nucléaire tout en obtenant une suppression graduelle des sanctions.

Les contes de Genève par Hassan Rouhani « Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ... »  Caricature de Shlomo Cohen dans Israel Hayom
Les contes de Genève par Hassan Rouhani
« Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants … »
Caricature de Shlomo Cohen dans Israel Hayom

Parallèlement, la reprise des relations économiques mondiales avec Téhéran continuera d’augmenter. L’érosion du régime de sanctions n’est qu’une question de temps. Si l’Iran se montre patient, dans les deux prochaines années, son projet nucléaire sera assuré, sous l’égide des Américains.
Israël n’a pour le moment pas d’influence sur la politique américaine vis-à-vis de l’Iran, si ce n’est les menacer de faire échouer les pourparlers avec les Palestiniens. Le peu d’espoir qui nous reste sera d’essayer de faire pression sur les aspects techniques de l’accord définitif, dans l’espoir de gagner du temps.
En outre, Israël a annoncé qu’il ne sentait pas lié par cet accord. Cela implique qu’Israël ne renonce pas à l’option militaire. Parallèlement, Israël devrait s’asseoir avec les Américains et tenter de comprendre les nouvelles règles du Moyen-Orient : Par exemple, qu’a-t-il été convenu lors des réunions secrètes entre les États-Unis et l’Iran sur les questions de l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie ? Et comment se fait-il tout à coup que l’administration américaine ne s’oppose plus à, et au contraire soutient, l’intégration des Iraniens dans la Convention de Genève pour la résolution de la question syrienne ?
Des nouvelles mélodies sont en train d’être jouées dans la région, et Israël se doit d’en apprendre la partition.
L’accord signé à Genève n’est pas un accord technique, mais un accord diplomatique entre l’Iran et les Etats-Unis. Cet accord ne devrait pas être examiné sous l’angle du nombre de centrifugeuses habilitées à être exploitées par les Iraniens mais plutôt du nombre d’accords commerciaux qui seront signés entre les Etats-Unis et l’Iran, correspondants aux intérêts américains dans la région.
L’Iran n’avait pas l’intention d’achever la fabrication d’une bombe nucléaire dans l’année. Avec ou sans cet accord, l’Iran ne serait pas devenu un pays doté de l’arme nucléaire. Avec cet accord, s’il est mis en application, le programme nucléaire de l’Iran au pire stagnera, et au mieux, sera retardé de quelques mois à peine. Dans tous les cas, les détails techniques sont négligeables et marginaux. A Genève, un nouveau chapitre diplomatique s’est écrit et aura sans doute de graves conséquences pour les alliés des Etats-Unis dans la région. Non contents de devoir digérer la nouvelle phase de dialogue américano-iranien, Israël, l’Arabie- Saoudite et les pays du Golf sont aussi priés de ne pas se positionner en travers de la stratégie américaine d’efforts diplomatiques.
Dans quelques mois, les Etats-Unis entreront dans une année électorale, et la dynamique de renouvellement des relations diplomatiques entre les Etats européens et l’Iran continuera.

LA GUERRE DES SIX MOIS

par URI HEITNER – ISRAEL HAYOM

L’accord intérimaire entre le p5+1 et l’Iran est une mauvaise nouvelle pour Israël et pour l’humanité. Il permet à l’Iran de devenir un Etat au seuil du nucléaire avec la bénédiction de toute la communauté internationale. Même si l’Iran n’obtient pas l’arme nucléaire et demeure un Etat au seuil du nucléaire, l’ombre de la menace qui pèsera sur la région sera un désastre pour tout le Moyen-Orient.
La bonne nouvelle c’est que l’accord intérimaire ne sera valable que pour six mois et que la majorité des sanctions n’ont pas été levées. Au cours de ces six mois, il sera possible de tenter d’arranger cet accord et de dessiner les lignes d’un nouvel accord selon lequel l’Iran devra totalement se débarrasser de ses capacités nucléaires en le menaçant d’une augmentation des sanctions, d’un boycott économique ou d’une frappe militaire si nécessaire.
La mauvaise nouvelle, cependant, ne se trouve non pas dans les détails de cet accord mais plus dans l’esprit Chamberlesque d’apaisement qui semble désormais définir les Etats-Unis de Barack Obama et l’Occident en général. Les négociations de l’accord intérimaire avec l’Iran ont été caractérisées par le manque de volonté de l’Occident de se battre pour un monde meilleur et par son désir d‘amadouer l’islamisme fanatique. En sera-t-il de même des négociations pour le prochain accord ?
Au cours des six mois de négociations pour un accord permanent, Israël ne pourra se permettre de prendre une quelconque action coercitive à l’encontre du programme nucléaire iranien. Par conséquent, Israël devrait profiter de ces six mois pour influencer par tous les moyens possibles les négociations afin que l’accord final diffère de l’accord intérimaire.

Rouhani : Nous avons été crédités de 7 milliards de dollars et de 40 centimes !! Khamenei : Super ! Allons au centre commercial, j’ai besoin d’un nouveau Jeans ! Caricature de Guy Mored dans le Yediot Aharonoth
Rouhani : Nous avons été crédités de 7 milliards de dollars et de 40 centimes !!
Khamenei : Super ! Allons au centre commercial, j’ai besoin d’un nouveau Jeans !
Caricature de Guy Mored dans le Yediot Aharonoth

 

LA BOMBE S’EST ELOIGNEE DE SA LIGNE D’ARRIVEE

par  YITZHAK BEN YISRAEL-MA’ARIV

L’accord signé avec l’Iran cette semaine est un accord satisfaisant, même s’il n’est pas parfait : L’Iran a accepté de retarder son programme nucléaire de quelques mois en échange d’une légère atténuation des sanctions. Il faut garder à l’esprit que malgré les sanctions et la pression internationale, l’Iran, d’un point de vue technique, est à trois mois environ d’avoir suffisamment d’uranium enrichi pour une première bombe.
Ce qui a amené l’Iran à la table des négociations à Genève, c’est la peur d’une action militaire, ainsi que l’effectivité des sanctions, particulièrement celles qui ont été instaurées l’année dernière sur le commerce du pétrole. Cette sanction, d’ailleurs, n’a pas été supprimée de l’accord signé cette semaine. En échange de l’annulation de certaines sanctions, l’Iran a accepté de réduire sa matière enrichie à un niveau modéré, de ne pas augmenter la quantité de matière enrichie à un faible niveau, d’autoriser l’inspection du réacteur d’Arak, de ne pas moderniser leurs centrifugeuses et d’augmenter la fréquence des inspections sur toutes les installations.
Tout ceci a repoussé la ligne d’arrivée technique d’environ trois mois à plus ou moins un an. Est-ce assez ? Israël, de toute évidence, souhaiterait que les Iraniens soient encore plus loin de cette ligne d’arrivée. Peut-on mettre l’Iran dans une position où il serait à dix voire vingt ans de son but nucléaire ? La réponse est non. Même si les Iraniens acceptaient de détruire toutes les centrifugeuses, les réacteurs et leurs autres installations, ils ont la capacité de tout reconstruire d’ici trois ans, parce qu’ils ont le savoir-faire nécessaire.
L’accord qui a été signé à Genève est un accord intérimaire d’une durée de six mois, au cours desquels les parties devront atteindre un accord permanent. L’idée principale de l’accord intérimaire réside dans le fait que les Iraniens obtiendront un allègement des sanctions, n’incluant pas les sanctions majeures et, en retour, ils prendront une série de mesures qui les éloigneront de leur but d’obtenir de la matière fissible, d’environ un an. Ceci n’est pas parfait, mais c’est en tout cas bien mieux que la situation d’avant l’accord.
Si j’étais à la place du Premier ministre, je m’efforcerais davantage d’atteindre un compromis avec l’administration américaine sur ce qui devrait être inclus dans l’accord permanent, et moins sur la critique de ce qui est déjà dans l’accord intérimaire. Une telle coopération pourrait, éventuellement, parvenir à insérer une clause dans l’accord final qui soit liée au cœur du problème auquel nous faisons face avec le régime iranien : c’est-à-dire de détruire l’Etat d’Israël. Le monde ne peut ignorer de telles affirmations et ne peut consentir à ce que les Juifs soient traités de « chiens enragés », comme Khamenei l’a fait cette semaine.
 

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