Pas d’hommage officiel
pour le centenaire d’Albert Camus
Figure mythique inoubliable de notre littérature, homme de combat, fervent défenseur de la liberté, Albert Camus meurt prématurément en 1960 dans un accident de voiture, il aurait eu 100 ans ce 7 novembre.
Prix Nobel de littérature en 1957, l’écrivain français né Mondovi, en Algérie d’une famille modeste de pieds-noirs, est avec son roman L’Etranger l’un des auteurs les plus lus dans le monde et sa philosophie continue d’inspirer les intellectuels.
Cet homme qui n’était ni tout à fait algérien, ni tout à fait français, ni tout à fait espagnol, resta toute sa vie un « hôte » accueillant et accueilli. Pour commémorer le centenaire de sa naissance, le Ministère de la culture s’est contenté d’un minimum de festivités, sans manifestation officielle
UN HOMMAGE TIMIDE DU MINISTRE DE LA CULTURE
Aurélie Philipetti a rendu hommage vendredi 9 novembre à l’écrivain, sur sa tombe à Lourmarin dans le Vaucluse. En saluant, comme elle le dit à l’AFP « un héritage littéraire et populaire immense. […] Camus part de la réalité telle qu’elle est, il voulait changer la vie mais non le monde. C’est un beau message à une époque où nous sommes revenus de grandes utopies qui se sont révélées catastrophiques pour le monde et où nous avons besoin d’un espoir, d’une énergie, d’une volonté de vivre pour transformer, améliorer la vie des gens. »
Privé de grand hommage national pour cause de polémiques : le transfert contesté sur un retour évoqué de la dépouille de l’écrivain au Panthéon, en passant par deux expositions annulées. Albert Camus ne sera pas présent a la Bibliothèques nationale de France, aucune grande institution ne lui rendront hommage. Seul le centre Albert-Camus de la Cité du livre d’Aix-en-Provence présente – après une annulation, une série de mésententes et de polémiques, l’éviction du commissaire pressenti – Benjamin Stora – et la démission de son successeur – Michel Onfray –, l’exposition Albert Camus, citoyen du monde, jusqu’au 5 janvier 2014
Benjamin Stora, auteur de “Camus brûlant”, expliquait dans les colonnes du Figaro les raisons des divisions qui entourent l’écrivain:
“Si Camus apparaît de prime abord comme si fédérateur, (…) il continue de susciter passion et polémique. Essentiellement quant à son rapport à l’Algérie. Certains ne lui pardonnent pas d’avoir pensé que celle-ci pouvait rester fédérée à la France. (…) Et puis on lui reproche aussi d’avoir été lucide avant tout le monde sur l’échec des grandes idéologies collectives
PLUSIEURS PUBLICATIONS POUR COMMÉMORER
Cet anniversaire est surtout fêté en librairie, les Editions Gallimard ont fait assaut de nouvelles publications, un ensemble de correspondances fort intéressantes. De son côté, Catherine Camus sa fille, qui vit dans la maison paternelle et gère l’œuvre de son père depuis plus de 30 ans, réédite un album de photographies relatant toute sa vie avec un sous-titre qui en indique le propos «Itinéraires” d’Albert Camus.
Camus prend sa revanche sur les planches marseillaises et aixoises où sont présentées une création, l’Etranger, et deux oeuvres théâtrales, Les Justes et Caligula..
Titre : «La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux” Albert Camus
Le géant d’Internet Google, se joint a l’hommage et offre en page d’accueil, sur son moteur de recherche, un «doodle» animé, représentant Camus et le fameux essai “Le Mythe de Sisyphe”
L’auteur de l’Etranger qui suscite encore passion et polémique, est l’un des écrivains français les plus illustres du XXème siècle et peut-être le plus cité et traduit à l’étranger. Camus occupe une place bien à part dans l’histoire de la pensée et a influencé de nombreux penseurs contemporains. Il a laissé une œuvre marquée par sa réflexion philosophique et politique, restée très actuelle dans ses préoccupations et les débats qu’elle suscite.
L’Ambassade de France et l’Institut français d’Israël, en partenariat avec l’Université de Tel Aviv et Beit Hagefen, célèbrent le centenaire de la naissance d’Albert Camus, prix Nobel de littérature, avec un colloque exceptionnel, les 12 et 13 novembre, en présence de l’historien Benjamin Stora, et du philosophe et écrivain Abdelwahab Meddeb.
Source : Huffington Post/AFP/ Le Figaro
Sylvie BENSAID
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