Iran : Fabius n’est pas Daladier

Tout semblait réglé, presque comme sur du papier à musique.

fabius kerry

Les négociations sur le nucléaire iranien devaient aboutir à un accord entre le groupe des 5+1 (Etats Unis, Russie, Chine, France, Grande Bretagne et Allemagne) et l’Iran, « Etat du seuil » selon l’expression de Jean-Sylvestre Mongrenier, docteur en géopolitique et chercheur à l’Institut Français de Géopolitique.
Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne, affichait un optimisme que ses homologues occidentaux partageaient.
Cet optimisme avait suscité un grand espoir chez les Iraniens, s’attendant à un allègement, voire à une levée des sanctions internationales imposées contre Téhéran, sans que ces derniers ne fassent aucune concession formelle sur le devenir de leur programme nucléaire.
Le groupe des 5+1 était, sous l’impulsion de Barak Obama et de John Kerry, mais aussi de Catherine Ashton, sur le point de finaliser un terriblement mauvais accord qui ressemblait à s’y méprendre aux accords de Munich : vous pouvez bombarder Israël, et quelques pays sunnites dont l’Arabie Saoudite, mais surtout vous nous épargnez.
Netanyahou avait exprimé ses craintes. Il avait formulé des menaces à peine voilées si les européens et les américains se laissaient entrainer dans le scénario munichois.
Le scénario ne s’est pas réalisé. Grâce à la position prise par Laurent Fabius et le gouvernement Hollande.
«Nous voulons un accord qui soit une première réponse solide aux inquiétudes liées au nucléaire iranien. Il y a des avancées, mais rien est encore acquis», a martelé M. Fabius pendant les trois jours de la négociation.
Autant le dire encore plus clairement : c’est grâce à Laurent Fabius et fort heureusement pour Israël, que ces négociations ont capoté.
Il suffit de se rendre sur la page FaceBook de Laurent Fabius pour lire les insultes, constater la colère des iraniens face à son rôle dans l’échec des négociations, et avoir « joué le jeu des israéliens et de certains pays arabes hostiles à l’accord qui se profilait. »
« Vous êtes plutôt le ministre des affaires étrangères d’Israël que celui de la France ! ».
« L’Iran va reconsidérer son amitié avec la France et là, vous allez voir qui vous sera le plus utile, l’Iran ou Israël? » pouvait-on lire.
Bien sûr que la fermeté de Laurent Fabius face aux iraniens et à la position américaine et européenne a obtenu l’aval de François Hollande.
Et cette position prise par la France est tellement inattendue pour les 150.000 Français qui vivent en Israël qu’il convient de la saluer.

Nous n’avons pas l’habitude de voir le Quai d’Orsay

se soucier de la sécurité d’Israël.

Les 150.000 Français en Israël sont reconnaissants envers le président de la République française et son ministre des Affaires étrangères.
Comme on a pu le lire dans les médias israéliens francophones, François Hollande n’a jamais montré d’hostilité envers Israël. Tout en faisant valoir le point de vue de la France sur la situation au Proche Orient, il n’a jamais tenu un double langage.
Il a été clair avec l’Autorité Palestinienne, lorsqu’il a dit à Mahmoud Abbas que la paix vient de la négociation et pas de la proclamation. Je remarque aussi que la voix officielle de la France ne s’élève plus systématiquement lorsque le gouvernement israélien annonce de nouvelles constructions dans certaines implantations en Judée et Samarie, dans le respect du Droit international.
Nous les 150.000 Français en Israël, voulons évidement un rééquilibrage de la politique française dans la région.
Chacun sait qu’il n’y aura pas de règlement du nucléaire iranien sans un rapprochement entre l’Amérique et l’Iran, et la France et ses alliés en feront les frais.
Certains avancent que Laurent Fabius et la France, en perte de crédibilité sur la scène internationale après l’affront infligé par Obama lors de la menace d’intervention en Syrie, a trouvé ici le moyen de rendre au président américain la monnaie de sa pièce. Ceci n’est pas pour nous déplaire.
Par sa fermeté, Laurent Fabius a redonné à la France un rôle qu’elle semblait avoir perdu.
Et nous n’allons pas bouder notre plaisir.
C’est pourquoi 150.000 Français en Israël disent à Monsieur Hollande et à Monsieur Fabius qu’ils seront les bienvenus ici, en Israël, la semaine prochaine, et nous entendons les accueillir avec gratitude.
Cela ne diminue en rien notre attention sur la suite des événements.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © 150 000 Français en Israël pour Dreuz, info

http://www.dreuz.info/2013/11/nucleaire-iranien-fabius-nest-pas-daladier-meme-si-geneve-devait-etre-munich/

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