Trois juifs européens sur quatre (76%) estiment que l’antisémitisme a progressé au cours des cinq dernières années dans l’Union européenne, en particulier par le biais de l’internet, révèle vendredi une étude de l’UE.
Deux personnes interrogées sur trois perçoivent l’antisémitisme comme un véritable problème, et ce sentiment est le plus fort en Hongrie (91%), en France (88%) et en Belgique (88%), selon le rapport établi par l’Agence des droits fondamentaux (FRA) de l’Union.
L’enquête a été réalisée sur internet de septembre à octobre 2012, auprès d’un peu moins de 6.000 Européens se définissant comme de confession juive, et provenant de huit pays — Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Lettonie et Suède — qui regroupent 90% des juifs de l’UE.
SUR INTERNET ET DANS LES MÉDIAS
Près de la moitié des personnes redoute une agression verbale dans un lieu public, et un tiers craint une attaque physique. Mais pour 75% des interrogés, l’antisémitisme se manifeste essentiellement sur internet, et dans les médias (59%).
Un sondé français met ainsi en cause « les forums de discussion sur internet et les commentaires sur YouTube, (qui) sont pleins de messages antisémites et antisionistes ».
Certaines spécificités apparaissent en fonction des pays. Ainsi en France, pour 78% des personnes interrogées, l’antisémitisme s’exprime dans des actes de vandalisme contre les bâtiments, alors que la moyenne européenne n’est que de 45%.
« On nous demande de nous disperser rapidement à la sortie de la synagogue, avec un service de sécurité important alors qu’à ma connaissance, ce n’est pas nécessaire à la sortie des églises, ni des temples ou des mosquées », regrette une sondée française.
Pour 84% des personnes interrogées en Hongrie (contre 44% en moyenne en Europe), l’antisémitisme est présent dans le discours politique, alors que depuis avril 2010, le parti d’extrême droite Jobbik, ouvertement antisémite, dispose de 43 des 386 députés au Parlement.
L’antisémitisme est un « exemple troublant » de la persistance de « certains préjugés à travers les siècles », a dénoncé le directeur de la FRA, le Danois Morten Kjaerum : « Il n’a pas sa place dans notre société d’aujourd’hui ».
AFP
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