Les juifs en Chine : Depuis le VIIIème siècle

L’université de Tel-Aviv et l’université Tsinghua de Chine ont signé un protocole d’entente pour la coopération stratégique en matière de recherche et d’enseignement innovant. Cette collaboration n’est pas surprenante si l’on connaît le lien depuis plusieurs siècles entre les juifs et la Chine.
O n  trouve les premières traces de juifs venant en Chine vers le VIIIème siècle sous la dynastie des TANG.

La synagogue de Kafeng - Musée Beth Hatefusoth - Israël
La synagogue de Kaifeng – Musée Beth Hatefusoth – Israël

Ils sont venus soit par la mer soit par la route terrestre de la soie pour le commerce jusqu’à s’établir sous la dynastie des SONG (960-1279) dans la ville de Kaifeng.
La première communauté juive en Chine est donc née là à Kaifeng ou elle a été accueillie chaleureusement et a pu conserver ses traditions.
Les juifs étaient considérés au même titre que la population du pays et avaient les mêmes droits.
Dans ce climat amical ils ont pu développer leurs affaires jusqu’à devenir un groupe suffisamment nombreux et construire leur première synagogue en 1163.
Cette communauté grande de plus de 500 familles soit 4500 personnes environ a prospéré jusqu’à la dynastie des MING (1368-1644). Leur statut social s’est égale ment élevé, leurs affaires étaient florissantes et nombre d’entre eux ont occupé des postes d’officiels du gouvernement en réussissant des examens impériaux.
Peu à peu ce groupe s’est fondu dans la société chinoise jusqu’à s’assimiler tant et si bien qu’ils ont adopté le costume chinois, changé leur nom hébreu en chinois, utilisé la langue chinoise et ont épousé des chinois. Ce glissement vers cette intégration les a amené à adopter les coutumes locales au détriment des leurs.

Au XIXème, il n’y a plus de rabbin

Cette communauté s’est donc réduite au nombre de 2000 personnes, doucement éteinte jusqu’au XVIIème siècle, et a perdu contact avec le judaïsme de l’extérieur.
Au XIXème siècle la synagogue de Kaifeng tombait en ruine et il n’y avait plus de rabbin.
Quelques vestiges de cette communauté florissante subsistent aujourd’hui comme un coffret de Torah, quelques portions de rouleaux de Torah, des illustrations et photos témoignant de cette époque.
Les juifs ont également vécu dans d’autres villes comme Xi’an, Beijing (Pékin aujourd’hui), Hangzhou etc…, mais la communauté de Kaifeng reste la plus établie.
Il faut attendre le XIXème siècle pour que d’autres juifs arrivent en Chine.

Shangaï la juive

shanghai la juive
Les uns viennent de Bagdad, Bombay, Singapour, pays sous gouvernement britannique.
Parmi les plus célèbres David Sassoon, Elly Kadoorie, Aaron Hardoon. Ces marchands d’origine Séfarade s’installent à Shanghai et Hong Kong, développent le commerce d’import – export d’opium tout d’abord avec l’Angleterre.
Peu à peu ils cessent cette activité, se tournent vers la construction immobilière et développent leur communauté tout en participant à la vie chinoise, culturelle et politique.
Tout un quartier de Shanghai témoigne de cette vie prospère et sereine, c ‘est le Bund. Malheureusement cette époque est subitement stoppée par l’invasion japonaise en 1937.
Ces riches marchands perdirent tous leurs biens et s’expatrièrent.
Les autres, pour des raisons plus tristes, vinrent de Russie par dizaines de milliers suite à la montée de l’antisémitisme à partir de 1880.
Ils purent se réfugier en Chine en toute tranquillité, vécurent principalement dans la ville de Harbin. Cette communauté d’abord pauvre s’éleva ensuite et accéda à la classe moyenne. Ils formaient une force communautaire active mais considéraient la Chine comme leur seconde patrie.
De 1933 à 1941 sous l’impulsion de Madame Sun Yat-sen épouse du père de la nation chinoise Sun Yat-sen, Shanghai a accepté plus de 30000 juifs réfugiés d’Europe, bien plus que des pays accueillants comme le Canada ou l’Australie. Malgré nombre de pressions des Japonais et des Allemands pour une solution finale de la communauté juive de Shanghai, les juifs survécurent.
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Après la seconde guerre mondiale et surtout à la fondation de la république populaire de Chine, une partie de la communauté est partie mais ceux restés ont vécu et travaillé en paix en Chine.
En 1992 la Chine et Israël ont établi des relations diplomatiques.

La communauté Habad

C’est aux alentours de ces années qu’à nouveau des juifs reviennent en Chine, particulièrement à Shanghai. La communauté Habad s’y installe, créant un centre communautaire, aidée de généreux donateurs et du dynamisme de Maurice Ohana président de la communauté.
Au sein même de la mégalopole chinoise chaque juif peut désormais vivre un shabbat dans sa communauté.

La synagogue Ohel Moishe
La synagogue Ohel Moishe

Aujourd’hui on peut visiter la synagogue Ohel Moshé remise en état avec un musée attenant, témoignant de la vie de la communauté juive à Shanghai grâce aux fonds mis à disposition par le gouvernement local. Un livre d’or est là pour qui veut y laisser une trace de son passage.
Au delà de l’entente cordiale entre le peuple juif et la Chine, plusieurs convictions les rapprochent comme les liens familiaux, la priorité donnée à l’éducation.
L’histoire de la communauté juive et la Chine est une histoire qui conjugue admiration réciproque, et respect commun.
Zibeline

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