Cinq personnes ont été hospitalisées à Sydney samedi après une bagarre déclenchée par des injures antisémites.
Mise à jour dimanche 27-10
Difficile de continuer à parler de « prétendue » attaque antisémite. L’une des victimes, Shlomo Ben Haim, qui se trouvait en Australie pour le compte du le FSJU, a déclaré aujourd’hui que les assaillants criaient « sale juif » et qu’ils ont pu poursuivre leur attaque en toute impunité pendant plusieurs minutes, bien qu’elle ait eu lieu dans une zone bien éclairée et animée : circulation de piétons et de véhicules, et restaurants ouverts.
la police n’est arrivée sur les lieux qu’au bout d’un long moment : en raison du shabbat, aucune des victimes n’avait sur elle de portable, et il leur a donc fallu attendre que quelqu’un parmi les témoins donne l’alerte.
Un peu après minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, huit jeunes hommes ont agressé un groupe de juifs qui rentraient chez eux après un dîner de shabbat. Les agresseurs s’en sont pris à quatre hommes, âgés de 66, 48, 39 et 27, portant des kippas, et une femme de 62 ans, et la mêlée a duré jusqu’à l’arrivée des policiers.
httpv://youtu.be/H-kqy-FelUQ
Les cinq personnes ont été blessées : commotion cérébrale, fracture de la pommette, fracture du nez, coupures et ecchymoses. Ils ont été transportés à l’hôpital St Vincent pour y recevoir des soins.
Le porte-parole de l’hôpital, David Faktor, a déclaré que les victimes lui ont dit qu’ils n’avaient pas provoqué l’attaque et qu’ils avaient été attaqués parce qu’ils étaient juifs. M. Faktor est horrifié par l’incident. « On ne s’attendait pas à voir ça ici. Peut-être en Allemagne dans les années 1930 ou Russie dans les années 1970, mais, certainement pas à Sydney, en Australie ».
M. Malcolm Turnbull, le ministre fédéral de la Communication, a appelé à la tolérance zéro envers le racisme après cet incident. « La violence de ce genre, et en particulier, la violence raciste, la violence antisémite, est totalement inacceptable dans notre société », a-t-il déclaré.
Selon la police, les auteurs présumés ont tenté de s’enfuir mais les agents ont arrêté trois d’entre eux. Un garde de sécurité de l’Hôtel Beach tout proche qui est intervenu avec plusieurs de ses collègues pour se porter à l’aide des victimes, a déclaré qu’un chauffeur de taxi a aidé attraper l’un des jeunes. »Un chauffeur de taxi a poursuivi les jeunes, attrapé l’un d’eux et l’a maintenu jusqu’à l’arrivée de la police ».
Deux jeunes gens de 17 ans ont été inculpés pour voie de fait, leur demande de liberté sous caution a été refusée, et ils doivent comparaître dès demain devant une cour pour enfants. Le troisième, âgé de 23 ans, a également été inculpé pour voie de fait. Il a été libéré sous caution et comparaîtra devant la cour le 3 Décembre.
Les familles des victimes sont bouleversées et ne comprennent pas ce qui s’est passé. Pourquoi s’en est-on pris à ces gens qui rentraient chez eux après la prière? C’est la première fois qu’une agression aussi grave a lieu en Australie, et le quotidien The Australian peine à parler franchement d’antisémitisme.
Les faits sont décrits ainsi : Inquiry into ‘anti-Semitic’ attack…..MALCOLM Turnbull has expressed concern over allegedly anti-Semitic
Le terme antisémite est mis entre guillemets, et on parle d’une attaque « supposément » ou « prétendument » antisémite. C’est sans doute pour cela que les victimes ont éprouvé le besoin de se justifier à leur arrivée à l’hôpital, en affirmant qu’elles n’avaient pas provoqué la bagarre.
Pourtant les témoignages sont nombreux et concordants. L’un des témoins a déclaré que les adolescents criaient des insultes antisémites au groupe de promeneurs. Un autre raconte : « Un vieux mec qui a 68 ans a été défoncé, les gars se sont jeté sur eux sans raison ».
Trois agresseurs vont comparaître très vite devant la justice, et la lumière sera sans doute faite assez rapidement sur leurs motivations.
Line Tubiana
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