Semaine du 14 au 18 octobre 2013
DATE DE CLOTURE DES NEGOCIATIONS
par DAN MARGALIT – ISRAEL HAYOM
La première partie des négociations entre l’Occident et l’Iran est terminée. Les analystes se précipitent sur les rapports mais il est difficile d’interpréter leur portée. Chaque commentaire est influencé par les inquiétudes propres à chacun. Peut-être que les Iraniens sont anxieux au sujet de leur économie et cherchent un équilibre entre leurs ambitions nucléaires et les exigences occidentales. Mais il est aussi probable que les Iraniens aient une
seule idée en tête : gagner du temps.
Il n’y a pas de négociations ordinaires. Le temps en lui-même est essentiel. Chaque jour qui passe contribue à aggraver la situation et à affaiblir la position de négociateur de l’Occident. D’abord, il devient plus compliqué d’avoir affaire à l’Iran et d’exiger qu’il cesse de développer sa capacité nucléaire à des fins militaires. Ensuite, laisser s’écouler du temps ébranle la posture des Etats-Unis face aux régimes arabes modérés. Parce qu’ils n’attendent rien d’autres, de la part d’Israël ou de l’Occident, que d’arrêter les ayatollahs.
Comme un des commentateurs l’a formulé à ce sujet, les modérés Sunnites adhèrent au « Bibi-isme », le langage sans équivoque du Premier Ministre Netanyahu.
L’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et les Etats du Golfe comprennent tous, que la menace iranienne, va au-delà d’Israël seul. L’hypothèse du monde entier est qu’Israël constitue une puissance nucléaire. Si l’Iran obtient des armes nucléaires, il préfèrera dans un premier temps provoquer ses pays voisins et puis seulement ensuite s’en prendre à Israël.
Au vu de cette problématique, personne ne comprend la décision d’Obama de limiter l’aide militaire à l’Egypte. Les diplomates de nombreux pays ont assuré qu’il serait plus judicieux pour les Etats-Unis d’annoncer qu’ils poursuivent leur aide même s’ils la réduisent dans les faits, plutôt que d’annoncer une réduction sans la mettre en œuvre.
Sous ces circonstances, les régimes modérés moyen-orientaux regardent en direction d’Israël et s’intéressent autant que possible à tout article consacré aux entraînements longue-portée de l’armée de l’air Israélienne, et à toutes les déclarations de Netanyahu affirmant qu’Israël ne laissera pas l’Iran se procurer des armes nucléaires. Même s’ils ne sont pas les partenaires idéaux pour les Etats-Unis (ou Israël), ils restent les moins dangereux.
Pendant ce temps, les jours passent et les centrales nucléaires continuent de tourner. Les négociations ont été repoussées et reprendront d’ici trois semaines. Mais, c’est le même scénario qui risque à nouveau de se reproduire. A partir de là, Israël doit faire plus que répéter simplement sa mise en garde afin que l’Occident ne cède pas aux tactiques iraniennes. Israël doit aussi exiger une date butoir de fin de négociations, autrement elles n’aboutiront qu’en de simples discussions.
ISRAËL NE VEUT PAS HATER
LES NEGOCIATIONS AVEC L’IRAN
par AMOS HAREL – HAARETZ
A qui profite le temps ? C’est l’une des questions-clés des pourparlers qui se sont déroulés mardi à Genève entre les six puissances mondiales et l’Iran à propos du programme nucléaire iranien.
L’Occident souhaite conclure rapidement un accord avec Téhéran. Cela s’était déjà largement ressenti lors de l’Assemblée générale des Nations Unies le mois dernier et encore plus maintenant que les négociations sur le nucléaire ont repris. Si l’Occident ne parvient pas à trouver un arrangement avec l’Iran, les centrales nucléaires risquent de continuer à tourner à plein régime et l’Iran sera potentiellement encore plus près d’atteindre une pleine
capacité nucléaire.
La réaction des israéliens à cet argument a quelque chose de surprenant. Bien que les dirigeants israéliens continuent de mettre l’Occident en garde en soulignant que le temps est compté, ils sont toutefois opposés à ce qu’une pression internationale ne soit exercée afin de signer un accord dans les plus brefs délais. Malgré l’inquiétude concernant les progrès nucléaires de l’Iran, Israël estime qu’il est préférable de prendre plus de temps et de bien mener les négociations afin de s’assurer que l’Occident – et par conséquent Israël – ne sorte pas lésé de ces négociations. Pour les israéliens, seul Téhéran sera bénéficiaire de cet empressement.
L’Iran se trouve actuellement dans une situation inconfortable, compte tenu des lourdes sanctions qui pèsent sur le pays. Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, a remporté l’élection pour une seule raison : le peuple iranien désire voir les sanctions atténuées et leur situation économique s’améliorer. La pression sur le pays ne pourra continuer que par le biais de sanctions. C’est ce qui permettra à l’Occident d’obtenir de l’Iran de nouvelles
concessions. Le désir des Etats-Unis et de l’Europe d’hâter les négociations pour parvenir à un accord rapide rassure les Iraniens, qui se retrouvent, par la même occasion, dans une position de force. Dans une certaine mesure, cela pourrait, peut-être même, les encourager à durcir leur position lors des négociations.
Cependant, Netanyahu n’aura pas d’autres choix que d’accepter l’accord conclu. Ce mardi, Netanyahu et le ministre de la Défense, Moshé Yaalon ont à nouveau averti qu’il fallait se méfier de la politique de charme de Rohani. Ils ont réitéré leur demande à l’Occident du maintien des sanctions jusqu’à ce qu’un véritable accord soit conclu.
NOUVELLE TRAHISON TURQUE
La presse israélienne a repris en une ce vendredi les informations révélées dans le Washington Post. D’après le Washington Post, la Turquie aurait communiqué à Téhéran des informations sur un réseau d’espionnage qui travaillerait en Iran en faveur d’Israël. Des responsables politiques israéliens ont indiqué à certains journalistes que cela ne serait pas surprenant de la part des Turcs au vu de la dégradation des relations entre Israël et la Turquie ces dernières années. Une source sécuritaire israélienne non-citée a même appelé à une réévaluation israélo-américaine de la Turquie, qui serait de plus en plus affiliée l’Iran. Le ministre des affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu a déclaré pour sa part, ce matin, qu’il s’agissait d’une propagande anti-turque visant à noircir le nom de la Turquie dans le monde.
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