Richard Lynn, professeur émérite de psychologie à l’Université d’Ulster et l’auteur d’une douzaine de livres, a publié, il ya deux ans, un ouvrage original intitulé “ Le Peuple Elu, Etude de l’Intelligence et des Capacités des Juifs ”.

Pour ce faire, Lynn examina d’abord les résultats des tests de QI des Juifs dans plusieurs pays y inclus les Etats-Unis. Il consulta ensuite les listes des lauréats du prix Nobel, depuis leur création, il y a un plus d’un siècle.
Il en arriva à la conclusion que 22% de tous les lauréats étaient ou bien complètement ou partiellement d’origine juive. Etant donné le fait que les Juifs ne comptent que 14 millions, ou 0,2 % de la population mondiale (7 milliards), il remarque alors que la proportion des lauréats juifs est tout à fait extraordinaire.
En effet, 194 prix Nobel, sur un total de 871, ont été attribués à des lauréats d’origine juive. La liste suivante nous donne les chiffres pour chacune des catégories :
- Physiologie et Médecine : 55 sur 204, soit 26,5 % des lauréats sont juifs.
- Science Economique : 29 sur 69 , soit 41% des prix attribués.
- Physique : 52 sur 193, soit 26% des prix attribués dans cette catégorie.
- Chimie : 36 sur 160 soit 22% des prix de cette catégorie (dont trois en 2013)
- Littérature : 12 sur 108, soit 11% du total.
- Paix : 9 sur 101, soit 9% des lauréats de cette catégorie.
Aux Etats-Unis (si nous laissons de côté les prix de la Paix – qui ne sont pas scientifiques) : 67 lauréats sont juifs, soit 32% de tous les lauréats américains.
Comme les Juifs ne représentaient qu’environ 2,5% de la population des États- Unis durant le siècle passé, ce chiffre correspondrait à un Quotient d’Excellence de plus de 10, pour les lauréats juifs du prix Nobel !
Comment expliquer ces résultats extraordinaires ? se demande alors le professeur Lynn. Deux facteurs, nous dit-il, ont joué un rôle important dans ce processus : en premier lieu, les Juifs d’origine ashkénaze ont un QI moyen de 110, alors que la moyenne des quotients des Américains et Britanniques d’origine Caucasienne est de 100, soit une différence d’environ dix points.
Cela placerait la médiane des Juifs ashkénazes au niveau du 75ème percentile des personnes de race blanche. En second lieu, nous dit le professeur, il nous faut reconnaitre le fait que la plupart des Juifs sont doués d’une grande motivation à poursuivre leur tâche jusqu’à ce qu’ils aient réussi les projets qu’ils ont entrepris, une capacité qui leur fut impartie durant leur éducation.
Ayant établi l’importance cruciale de ces deux facteurs, Lynn en vient à se poser la question fondamentale : d’où provient ce fait que les Juifs sont dotés d’ un QI plus élevé que la majorité des personnes de race blanche ? La première réponse que nous donneraient les généticistes consisterait à assumer que ce fait est le résultat de certaines mutations génétiques qui auraient eu lieu à différents moments de l’histoire du peuple juif. Or, il nous faut admettre qu’il est encore difficile, à ce stade, d’interprêter ces mutations et encore bien davantage de déterminer les facteurs qui auraient pu causer ces transformations du code génétique de la majorité des Juifs.
Toujours à la recherche d’une explication possible, Lynn en vient à considérer une théorie qui est encore bien problématique. Il suggère l’hypothèse que les vicissitudes de l’histoire juive, accompagnées de persécutions et expulsions d’un pays à un autre, auraient possiblement favorisé les plus doués parmi eux, car ils auraient eu une meilleure chance de se sauver des massacres, tandis que les autres auraient péri. Pour tous ceux qui ont quelque connaissance de l’histoire juive, cette hypothèse fallacieuse ne saurait avoir la moindre validité.
En effet, ni les Croisés, les Agents de l’Inquisition ou les Nazis n’ont jamais fait aucune distinction entre les Juifs qui avaient un QI supérieur ou inférieur. Il serait donc impensable d’imaginer que les Juifs les plus intelligents auraient pu échapper aux persécutions qui décimèrent le peuple juif.
Lynn propose encore une autre théorie qui avait déjà été mentionnée par Bertrand Russell en son temps. Pendant plus de dix-sept siècles et jusqu’à ce que le principe de l’éducation publique pour tous ne soit introduit par la Révolution, seuls les enfants des membres de la nobilité recevaient une éducation formelle dans des écoles privées qui étaient placées sous l’égide de l’Eglise catholique. Un petit nombre d’enfants super-doués de familles appartenant au Tiers Etat recevaient la permission d’étudier dans ces écoles.
Ces derniers étaient inévitablement encouragés à poursuivre leurs études dans un séminaire et la plupart de ceux-ci finissaient par être ordonnés prêtres. En conséquence, ils n’avaient plus la possibilité de transmettre leur bagage génétique à leurs enfants et celui-ci était ainsi éliminé à jamais du patrimoine génétique de l’humanité.
Quand un enfant juif, en revanche, manifestait des signes d’intelligence, il recevait la meilleure éducation possible et finissait par épouser la fille d’un savant. Ainsi, leurs enfants héritaient des bagages génétiques de leurs parents et pouvaient les transmettre à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants.
En d’autres termes, nous pourrions dire que les Juifs ‘cultivaient’ l’intelligence alors que dans les milieux chrétiens, sans qu’ils ne s’en rendent compte, ils faisaient le contraire, en ne permettant pas aux hommes les plus doués de se marier et de transmettre leurs gènes à leurs enfants. Après que ce processus se soit répété quelques soixante fois pendant une période de dix-sept siècles, il n’est pas étonnant qu’il ait pu créer un écart important entre les Juifs et les Chrétiens sur le plan intellectuel. Cet argument, cependant, n’est peut-être pas valable non plus, car il ne tient pas compte du fait que le bagage génétique est aussi transmis par les femmes.
En conclusion, nous sommes grés au professeur Richard Lynn d’avoir apporté une précieuse contribution à notre compréhension du phénomène de l’intelligence juive dans le monde, bien qu’il n’ait pas réussi à déterminer d’une manière satisfaisante la raison pour laquelle les Juifs sont doués d’une intelligence particulière.
C’est probablement la raison pour laquelle tant de gens sont perplexes et qu’ils n’arrivent pas à comprendre la destinée paradoxale du peuple juif. Après que les Juifs aient été accusés du crime de déicide et qu’ils aient été ‘rejetés’ par Dieu, selon les enseignements des Pères de l’Église, bien des Chrétiens ne peuvent comprendre pourquoi ils soient si favorisés par la Providence. Il en est de même pour les adeptes de l’Islam qui se demandent pourquoi ceux qui ont refusé d’accepter la révélation suprême de leur prophète, sont aujourd’hui mieux éduqués et vivent une meilleure vie que ceux qui suivent fidèlement les enseignements de leur religion.
Nous sommes confrontés par des faits tout à fait paradoxaux qui ne peuvent être expliqués d’aucune manière rationnelle et conforme aux données scientifiques de notre temps. En effet, alors que les détracteurs du peuple juif, comme Richard Wagner et Adolf Hitler, considéraient les Juifs comme un peuple inférieur et des parias de l’humanité, ils assument aujourd’hui une place d’honneur parmi les scientifiques et les humanistes de notre temps.
Une fois de plus, le mystère d’Israël semble échapper aux lois de l’histoire. Nous ne sommes pas loin des prédictions des prophètes bibliques qui avaient annoncé que le peuple de l’Alliance réaliserait un jour la plénitude de sa vocation spirituelle.
Certains Israélites, cependant, sont troublés par ces accomplissements, parce qu’ils ont peur des conséquences qu’ils pourraient amener. Ils craignent que les grandes réalisations des scientifiques et humanistes juifs ne puissent irriter les Gentils et déclencher une nouvelle vague d’antisémitisme. En effet, durant les deux siècles qui viennent de s’écouler, les Juifs ont approché les autorités de leur pays respectif pour leur demander de leur accorder l’égalité civique et sociale et certains sont maintenant perplexes en raison du succès considérable de certains de leurs représentants dans le domaine de la science et du savoir.
Avec le temps, Juifs et Gentils finiront bien par accepter un jour l’idée qu’ils se sont peut-être trompés concernant la nature de la vocation juive dans le monde. Tôt ou tard, ils en viendront à reconnaître que les voies de la Providence sont différentes de celles que prédisent les savants, les philosophes et même les théologiens.
Leo Michel Abrami
Rabbin et psychanalyste semi-retraité, il réside à Phoenix, Arizona. On peut le contacter à leoabrami@gmail.com