Le vice-président de Teva, Ika Abravanel , qui coordonne les activités de la société en Israël, a déclaré que les licenciements devraient commencer dans trois mois et a estimé à 800 le nombre d’emplois sacrifiés dans le pays. Il a mis en cause l’expiration anticipée du brevet de Copaxone : fin 2014 au lieu de fin 2015.
Ses explications n’ont pas du tout convaincu Shelly Yachimovich : « Teva a reçu douze milliards de shekels (environ 2,5 millions d’euros) du gouvernement au cours des cinq dernières années, tout en ne payant quasiment pas d’impôts malgré un énorme bénéfice net Il est clair que le mythe selon lequel la distribution d’avantages fiscaux et de subventions à des conglomérats permet l’augmentation d’emplois pour les citoyens israéliens est une fiction complète ».
Shelly Yachimovich a ajouté: «Le ministre des Finances Yair Lapid a organisé une réunion courtoise avec le PDG de Teva pour lui dire qu’il est temps de changer les règles du jeu. Pendant ce temps il a augmenté les impôts pour la classe moyenne. La question doit être posée: est-ce cela le changement dans les règles du jeu, des licenciements massifs en échange de cadeaux de la part du gouvernement »?
Le ministère de l’économie et du Commerce a déclaré dans un communiqué jeudi soir que Teva n’est pas tenu de restituer les subventions reçues. Selon les détails fournis par le ministère, Teva a reçu environ 4,2 millions de shekels (soit 875 000€) à des fins d’embauche au cours des dernières années, et aurait également bénéficié d’un cadeau supplémentaire de plus de 18 millions de shekels (environ 3,8 millions d’euros) . Aucun remboursement ne sera demandé pour ces subventions.
Les chiffres diffèrent largement de ceux de Shelly Yachimovich, et l’excellente santé financière de la société lui permettrait de rembourser ces subventions. Le gouvernement ne réclame pas la restitution de sommes versées car elle n’était pas prévue au départ et cela découragerait les investisseurs potentiels. Néanmoins, alors que l’ordre du jour est aux sacrifices et aux augmentations d’impôts et il faudra être très persuasif pour convaincre le public que c’est le prix à payer pour pouvoir afficher un taux de croissance du PIB de 3.6%, le plus élevé du monde occidental.
Line Tubiana
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