Le pape François
A fait l’éloge de la solidarité de nombreux Romains et instituts religieux catholiques de la ville, qui, “interprétant la volonté du pape” Pie XII, ont aidé et caché des juifs pendant la grande déportation nazie d’octobre 1943.
Jorge Mario Bergoglio, qui entretenait une relation très chaleureuse à Buenos Aires avec la communauté juive, a reçu en audience une délégation de la communauté juive de Rome, conduite par son rabbin Riccardo Di Segni, et réaffirmé avec force qu'”un chrétien ne peut être antisémite” car “ses racines sont juives”.
“Cet anniversaire nous permet de rappeler comment, à l’heure des ténèbres, la communauté chrétienne de cette ville a su tendre la main au frère en difficulté. Nous savons comment de nombreuses institutions religieuses, des monastères et les basiliques papales elles-mêmes, interprétant la volonté du pape, ont ouvert leurs portes, et combien tant de chrétiens ordinaires ont offert l’aide qu’ils pouvaient apporter, petite ou grande”, a-t-il affirmé.
Faisant allusion aux préjugés antijuifs qui étaient répandus parmi les chrétiens de l’époque, notamment au sujet du “peuple déicide” retenu coupable d’avoir crucifié Jésus, François a relevé qu'”en grande majorité”, ces personnes généreuses “n’étaient pas au courant de la nécessité de mettre à jour leur connaissance de judaïsme” et savaient “peu de chose de la vie de communauté juive”, la plus ancienne d’Europe occidentale.
NE JAMAIS BAISSER LA GARDE
François en a tiré la conclusion que le “dialogue intellectuel”, “important à approfondir”, n’est pas suffisant s’il n’y a pas d’abord “une vraie culture concrète de la rencontre, sans préjugés et sans suspicions”.
Sans celle-ci, “l’engagement sur le terrain intellectuel servirait peu.
Comme j’aime à le souligner, le peuple de Dieu a son propre flair et devine le chemin que Dieu lui demande de parcourir”, a expliqué le pape.
Le rôle de l’Eglise et du pape Pie XII (1939/1958) pendant la Seconde Guerre mondiale est au coeur de polémiques historiques depuis de nombreuses années. Les critiques de Pie XII lui ont reproché son silence devant les rafles successives. Certains historiens et l’Eglise catholique affirment
cependant qu’il a donné des instructions pour permettre aux juifs de Rome de se cacher.
François a remis un message écrit à Riccardo Di Segni, dans lequel il invite les jeunes générations à “ne jamais baisser la garde contre l’antisémitisme et contre le racisme”.
D’après AFP
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