Un pays de 7,8 millions d’habitants occupant la superficie de la Bretagne s’est imposé comme l’un des géants mondiaux du high-tech malgré un environnement difficile. Il est devenu l’un des leaders de la sécurité informatique. Il s’est imposé dans les drones, les avions sans pilote, aux côtés des États-Unis. Les start-up y fleurissent. De puissants groupes comme IBM, Intel, Cisco, Google, Microsoft y ont installé des centres de recherche. Cet État tourné vers le futur s’appelle Israël.
«La raison est probablement qu’Israël possède sur son territoire un «quatuor magique» de la recherche et développement», expliquent Édouard Cukierman et Daniel Rouach qui analysent les raisons de ce dynamisme dans le livre Israël Valley, le bouclier technologique de l’innovation publié aux Éditions Pearson. La force de l’État hébreu est d’avoir misé sur les universités, parié sur l’intelligence de ses habitants, développé des relations étroites entre le monde académique et les entreprises.
Ses dirigeants ont encouragé la création d’incubateurs technologiques. Ils ont favorisé le capital-risque pour permettre aux jeunes entreprises de s’épanouir. Israël est ainsi devenu « le premier pays au monde en nombre de sociétés de capital-risque par habitant ». En 2011, plus de 273 dollars y ont été investis par habitant dans l’innovation. Soit presque trois fois plus que les États-Unis et 17 fois plus que la France. La patrie de Golda Meir a multiplié les décisions pour séduire les investisseurs étrangers. Il a privatisé son économie. «Même lorsque le gouvernement investit dans les hautes technologies, il n’est que rarement impliqué dans la prise de décision concernant la sélection des entreprises», observent Édouard Cukierman et Daniel Rouach.
L’esprit d’entreprise est encouragé. Obligé de se défendre, Israël a tiré parti de son armée, Tsahal, pour développer l’innovation. Les forces armées israéliennes «ne se distinguent pas par le nombre de soldats qui servent sous les drapeaux mais par l’avance technologique qu’elles ont toujours su préserver», constatent les deux auteurs. Des innovations conçues pour les militaires ont été adaptées aux besoins des civils grâce à des transferts de technologie dans le spatial, les télécommunications, l’imagerie médicale.
De jeunes Israéliens ont développé de solides compétences informatiques pendant leur service militaire lors de leur intégration dans les services du Mossad ou en rejoignant l’unité d’élite 8 200 spécialisée dans le renseignement électronique et la cryptographie. Sous les drapeaux, ces experts ont de hauts faits d’armes à leurs actifs. Ils sont, par exemple, responsables des difficultés du système informatique du nucléaire iranien. Dans le civil, ils ont permis à de nombreuses sociétés de briller.
Refusant de réduire la technologie à un simple secteur économique, les dirigeants d’Israël ont toujours considéré l’innovation comme un élément essentiel à la survie de leur pays. Ils en ont fait un véritable bouclier. Leur secret est d’avoir métamorphosé des faiblesses en forces.
Yann Le Gales
Source : http://blog.lefigaro.fr/legales/2013/09/les-quatre-secrets-de-linnovation.html
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