Un ancien combattant de la brigade Givati ayant servi dans le même bataillon que le sergent-chef Gabriel Kobi – tué à Hébron dimanche – a voulu rendre hommage à l’homme qu’il n’a jamais connu. Voilà ses pensées et ses mots.
Dimanche soir, la publication du nom du soldat tué à Hébron a été autorisée. Il s’agissait du sergent-chef Gabriel Kobi qui a servi au sein du bataillon Rotem de la brigade Givati.
Je ne le connaissais pas. J’ai terminé mon service militaire il y a deux ans. Gabriel avait alors seulement commencé son service militaire. Je ne serai pas à ses funérailles et je ne serai surement pas présent à la Shiv’ah (période de deuil de la famille). Je ne dirai jamais le Kaddish (prière de la liturgie juive) pour lui.
Aujourd’hui, comme tous les jours, je pars courir et j’irai à la salle de fitness. Cette fois-ci, au lieu de porter un t-shirt Nike ou Adidas, je vais chercher au fond de mon armoire le t-shirt de mon bataillon. Chaque personne que je rencontrerai lors de ma course, je lui montrerai l’insigne du bataillon. Que chacun d’entre eux sache que Tsahal dans son ensemble, et le bataillon Rotem en particulier, est fort et courageux. Que nous nous souvenons de chaque combattant.
C’est mon hommage à moi, le peu que je puisse faire. Je ne le fais absolument pas pour que l’on soit fier de moi. Je le fais car je suis fier de lui.
Si à tout hasard, ces quelques mots arrivent à la famille du sergent-chef Gabriel Kobi, sachez que votre cher Gabriel était un héros sans égal. Nous nous souviendrons toujours de lui de manière positive et honorifique, celle méritée par seulement peu d’entre nous. Avec toute la douleur et la tristesse que cela implique, Gabriel est mort pour une cause honorable, celle de la défense de la patrie.
Au terroriste auteur de ce crime : je suis certain que ta position a été localisée et que tu seras bientôt arrêté. J’espère que tu recevras la punition que tu mérites.
Tous les combattants de la classe 2006 du bataillon Rotem et moi envoyons nos plus sincères condoléances et notre amour à la famille en deuil. À Gabriel : nous valorisons et apprécions chaque minute et chaque instant, que ton âme repose en paix.
Avec le plus grand respect, nous te saluons.
Forces de Défense d’ Israël
Un tir de sniper
Cela se passe à Hébron. Le sergent Gal Kobi, 20 ans, se trouve à un check-point près du caveau des Patriarches, où, en cette fête des Cabanes, des milliers de fidèles juifs viennent prier. Des affrontements éclatent dans le secteur, entre l’armée et des Palestiniens. Et soudain, le militaire s’effondre. Il a été touché au thorax par une balle. Transporté à l’hôpital à Jérusalem, il mourra quelques heures plus tard. De l’avis de l’armée comme d’ailleurs des médias palestiniens, il a été victime d’un tir de sniper. Depuis, tout le secteur est bouclé ainsi que les entrées de la ville arabe, placée sous couvre-feu.
La réaction des responsables politiques israéliens ne s’est pas fait attendre. À commencer par celle du Premier ministre qui a ordonné à l’administration militaire de prendre les mesures nécessaires pour permettre aux colons juifs de retourner s’installer dans un bâtiment situé près du caveau des Patriarches. La maison avait été évacuée durant l’été 2012 sur ordre du ministre de la Défense de l’époque, Ehoud Barak, après que l’achat par un groupe de juifs avait été invalidé par l’armée. Benyamin Netanyahou a fait publier un communiqué hier soir : « Quiconque tentera de nous déraciner de la ville de nos patriarches obtiendra le résultat opposé. D’une main, nous combattrons le terrorisme ; de l’autre, nous renforcerons nos implantations. »
Au sein du gouvernement, les déclarations se sont multipliées reprenant le credo selon lequel Israël n’a pas de partenaire pour la paix, l’Autorité palestinienne étant accusée de « ne pas dénoncer de vive voix les agissements des terroristes ». Le ministre de l’Économie Naftali Bennett, dirigeant du Foyer juif – l’extrême droite religieuse -, a demandé au cabinet de reconsidérer son engagement à libérer par étapes des dizaines de Palestiniens, durant les négociations en cours avec Mahmoud Abbas. Le vice-ministre de la Défense, Danny Danon, est allé plus loin en réclamant la suspension immédiate des pourparlers.
Extrait de Le Point
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