Choisir entre la peste et le choléra n’a jamais été facile. François Hollande, en jouant les « gros bras », a affirmé qu’il allait remettre l’Europe au pas. « Tous derrière moi ! » Sûr de son charisme, il s’est même pris pour Nicolas Sarkozy.
Le G20 a été une catastrophe pour la diplomatie française. Les Européens refusent de suivre François Hollande et même Monsieur Van Rompuy, dont on a pourtant peu entendu la parole ces dernières années, s’oppose à une action militaire. Ban Ki-moon également.
Et voici que circulent sur Internet des photos et un film d’une violence insoutenable. Des rebelles, vraisemblablement des extrémistes d’al-Qaïda, exécutent des soldats de l’armée de Bachar el-Assad. Œil pour œil, dent pour dent.
Je ne suis pas sûr que dans ces conditions, de simples frappes aériennes contre le régime soient la solution la plus intelligente. Veut-on mettre au pouvoir ces extrémistes et ces hommes d’une cruauté invraisemblable ? Faut-il maintenir au pouvoir Bachar el-Assad qui selon certains a utilisé du gaz sarin ? Cette région est beaucoup plus complexe que ne voudrait le faire croire François Hollande qui, comme chacun sait, ne connaît rien en politique étrangère.
D’ailleurs, il est curieux de ne plus entendre Laurent Fabius. Il doit se sentir mal à l’aise. Il ne sait pas comment s’en sortir. Mais qui le sait ? Il s’agit d’une guerre civile, d’une guerre religieuse, d’une guerre régionale. Les intérêts des uns et des autres divergent.
François Hollande a voulu jouer au petit coq pour rééditer son aventure malienne qui avait été approuvée à juste titre par une grande majorité de Français et également en dehors de notre pays. Il en va tout autrement pour la Syrie et on ne peut pas occulter les problèmes français, gravissimes, par une action militaire qui – et c’est le moins que l’on puisse dire – n’est pas admise par tout le monde.
Pr. Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris
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