Gérard de Villiers : le 200 e SAS sera le dernier

Le père de « Son Altesse Sérénissime » est mort.

Le « Géni-teur » de SAS est décédé mardi dernier à l’âge de 83 ans.

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Si l’agent secret connut une vie passionnante sous la plume de Gérard de Villiers, celui-ci laisse une histoire mille fois plus rocambolesque que celle de son héros qui n’est déjà pas un modèle d’ennuis. Outre le fait que depuis 1965, il ait vendu plus de 150 millions de livres, depuis 47 années il a écrit une moyenne de 4 livres/an et se rendait encore dans les pays concernés il y a quelques semaines…

En deux mots comment SAS est-il venu au monde ?

Il naquit d’une idée d’un autre et du souvenir amusé d’un mariage princier à Monaco pendant lequel il entendit plus souvent qu’à son tour des compliments précédés de la formule : Son Altesse Sérénissime….

Ironie du sort, si Gérard de Villiers est officiellement un fils sans père, son personnage, SAS doit la vie à la rencontre féconde de la plume du premier et l’esprit malin d’un personnage hors du commun lui aussi, un aventurier aux idées porteuses…

Peu après la mort de Fleming, le directeur de la nouvelle collection “Nuit blanche” chez Plon, Philippe Daudy, décide de concurrencer la « Série Noire » éditée chez Gallimard et pour ce faire souffle l’idée de créer un autre personnage d’agent secret à Gérard de Villiers, un de ses bons copains.

Passons les diverses sélections naturelles, les multiples croisements d’ADN et chromosomes spécifiques pour arriver tout de suite au produit fini :

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Un personnage qui ne soit ni anglais, « James Bond » existait déjà, ni français, le coté « franchouillard » n’étant pas de son gout – c’est le moins que l’on puisse dire, en faire un noble, voilà qui aurait de l’allure ! Prendre un autrichien, ajouter une pointe d’aristocratie, une pincée de génie militaire, lui donner un portefeuille d’armes à vendre pour corser l’ensemble, secouez bien, Voilà le bébé !
Le prince Malko Linge, traité de « SAS= SS » par le nouvel observateur dans les années 1970, retrouve, serait-ce un « mauvais » signe des temps, une virginité pour le moins étonnante… Qui le satisfaisait tout à fait.
Pour preuve cette déclaration que l’on peut retrouver dans son livre « Sabre au clair et pied au plancher », une autobiographie publiée en 2005. “S’il y a un domaine où Malko est mon double absolu, c’est sans conteste celui des opinions politiques”.

Passons de la créature au créateur

et vice versa tant leurs destins sont mêlés.

Ainsi SAS, devenu noble au fil des épisodes, par le désir de l’auteur, répond à une attente de légitimité nobiliaire bien loin de celle de l’écrivain.
Car enfin, notre véritable héros est né en 1929 de Valentine Adam de Villiers, elle même issue de petite noblesse d’épée sans fortune et de « père inconnu ».

Voilà la cause d’un tracé spécifique à tout être

en manque de certitude généalogique.

Toute une vie se demander : Qui suis-je ?

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Si son père ne l’a jamais reconnu, sa mère clame partout qu’il est bien le fruit de ses amours avec Jacques Deval, de son vrai nom Jacques Boularan, un auteur de théâtre d’origine juive. Séducteur d’autant plus extra-ordinaire qu’il n’est pas beau, son « probable père » connait un nombre incroyable de liaisons, se marie six fois, lui donne une foule de demis frères et demi-sœurs et cadeau supplémentaire un modèle considéré comme l’exemple à suivre d’une virilité masculine sans entrave…
Qui fait le pendant à sa vie de mâle en gynécée, entouré qu’il est de sa mère, ses deux sœurs et sa grand-mère.
Il ne connaitra que des amours illégitimes, des amitiés viriles et une vie d’aventure que ne restreindra jamais son grand âge.
Un exemple ? “Gérard est parti à New York moins de dix jours après le 11-Septembre”, raconte le grand reporter du Figaro Renaud Girard, compagnon de route de plus de vingt ans. »
Et dernièrement, il réussit le challenge de publier présenter, presque mettre en vitrine son 200ème épisode avant que de nous quitter, grand seigneur salué par des lecteurs qui lui doivent de merveilleux quarts d’heures de suspens !

de villiers

En 48 ans de parution, il s’est vendu plus de 100M d’exemplaires des 197 SAS parus

Bely.

 

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